Danone Djurdjura Algérie a formellement contesté la version de la Direction du commerce de Blida, selon laquelle la mise sous scellés de Danone Algérie de Blida est due à la découverte d'une quantité de 600 kg d'arôme périmé, depuis le 15 janvier dernier, et de 150 kg d'arôme chocolat périmé, depuis le 13 décembre 2019. "Danone Djurdjura Algérie considère les récentes allégations de la Direction du commerce de Blida comme erronées et les sanctions envisagées complètement disproportionnées." Dans un communiqué envoyé à Liberté, cette entreprise se dit "étonnée de l'absence de procédure écrite et contradictoire surtout lorsque ladite procédure mène à une décision aussi lourde que la mise sous scellés de notre usine de Blida", affirmant qu'aucun rapport n'a été reçu, pour le moment, au niveau de l'entreprise. Selon la même source, Danone Djurdjura Algérie a tenté à plusieurs reprises "de joindre les autorités locales afin de comprendre les détails de cette décision, sans succès". Abordant les raisons de cette fermeture à titre conservatoire, à savoir l'usage de produits périmés, Danone Djurdjura Algérie se défend en affirmant que l'entreprise "est sûre de la qualité de ses produits. Nous sommes soumis à des exigences internationales de qualité que nous respectons strictement. Nous certifions que toutes les matières premières utilisées dans nos produits sont conformes". Pis encore, la direction générale de Danone Djurdjura Algérie dénonce la campagne menée à son encontre sur les réseaux sociaux. "Les photos qui ont circulé sur les réseaux sociaux concernent une ligne désaffectée depuis plusieurs mois et n'ont rien à voir avec les lignes de production actives dans l'usine de Blida. Notre usine de Blida détient d'ailleurs le certificat d'agrément sanitaire délivré par les autorités locales compétentes", lit-on dans le même document. Inquiétée par la décision de la Direction du commerce de Blida, cette entreprise de droit algérien rappelle qu'elle collecte le lait depuis 2006, à raison de 48 millions de litres de lait/an et emploie 1 200 salariés, permettant à plus de 30 000 personnes de vivre de son écosystème. Pour rappel, le directeur du commerce de cette wilaya, Djamel Abbad, avait révélé à Liberté que les mesures coercitives prises par ses services intervenaient après que des agents eurent découvert des arômes périmés, dont l'arôme biscuit avec lequel Danone Algérie fabrique le yaourt tarte aux fraises et l'arôme goût chocolat pour fabriquer le flan crème dessert. "Automatiquement, les produits concernés par ces arômes feront l'objet de saisie temporaire jusqu'à analyses", avait indiqué M. Abbad, affirmant que le sort de cette usine sera tranché au niveau de la justice, d'autant que des responsables de Danone Algérie avaient été convoqués par la DCP de Blida pour dresser un procès-verbal à leur encontre pour infraction à la loi 03-09 relative à la protection du consommateur. À signaler que le ministre du Commerce, Kamel Rezig, s'est exprimé, hier, sur sa page Facebook, pour défendre les Directions du commerce de wilaya, affirmant que "les fonctionnaires du ministère sont assermentés et leur travail finit dans la plupart des cas entre les mains de la justice". S'adressant indirectement à Danone Algérie, le ministre estime qu'aucune personne et aucune entreprise "n'est au-dessus de la loi".