Dans la soirée du dimanche 8 mars, la députée du RCD, Me Fetta Sadat, et l'ancienne parlementaire du FFS, Mme Dalila Taleb, ont animé une conférence-débat à la résidence universitaire de Targa Ouzemour de Béjaïa, autour de la thématique "L'impact de la femme dans le mouvement populaire en marche". Organisée par le collectif culturel "AAI" (Azday Asdelsan Inelmaden) de la même cité universitaire, cette rencontre-débat s'inscrit dans le cadre de la célébration de la Journée internationale des droits des femmes. Lors de son intervention, l'avocate et militante du RCD a décortiqué les principales dispositions de lois relatives au statut juridique de la femme et ses droits socioprofessionnels en Algérie. Ainsi, elle a tenu d'emblée, à battre en brèche les dispositions contenues dans le code de la famille, promulgué en 1984 et qui s'inspire essentiellement de la "chariâ" (loi islamique). "La femme algérienne continue à endurer les effets de cette loi scélérate qui la relègue au statut de mineure à vie. Le code de la famille qui est toujours en vigueur légalise la polygamie et dénie la pleine égalité entre les sexes, notamment en matière de mariage, de divorce ou de tutelle des enfants", a-t-elle déploré. Plaidant en faveur de l'égalité des sexes, la conférencière rappellera que son parti, le RCD en l'occurrence, n'a pas cessé de réclamer "l'abrogation pure et simple de ce code de la famille, devenu caduc". "Cette revendication est plus que jamais d'actualité, dès lors que cet instrument juridique constitue un frein à l'amélioration de la situation de la femme en Algérie", s'indigne-t-elle. L'oratrice a rappelé que "l'Algérie a ratifié en 1996 la Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes (Cedaw), tout en émettant des réserves, sous prétexte que certaines clauses sont contraires aux préceptes de la religion musulmane et à l'identité nationale". Après avoir mis en exergue le valeureux combat des femmes algériennes, que ce soit pendant la Révolution ou après l'indépendance, Me Fetta Sadat estime que les forces progressistes engagées dans la révolution pacifique en marche, doivent faire de cette question d'égalité des sexes "une exigence indiscutable", voire un préalable à tout changement de système politique. Lui succédant, la militante du FFS, Dalila Taleb, estimera que "le 8 Mars représente pour la femme algérienne une journée de lutte pour ses droits". Pour elle, la gent féminine qui a toujours contribué au combat démocratique pour arracher l'égalité des sexes, "est aujourd'hui au cœur de la résistance citoyenne pour construire une alternative avec toutes les forces progressistes nationales".