La compagnie nationale de navigation aérienne Air Algérie a décidé de suspendre temporairement, à compter d'aujourd'hui, ses dessertes à destination de Milan, en Italie. Cette mesure intervient après que l'Italie a déclaré 7 375 cas positifs au coronavirus, notamment dans la région de Milan, placée en quarantaine, car touchée par l'épidémie avec 4 189 cas et 267 décès. Cette suspension intervient également après que des dizaines de compagnies aériennes ont, elles aussi, suspendu leurs vols à destination des pays à risque où le coronavirus se propage très rapidement, dont l'Italie. Du coup, la compagnie Air Algérie a pris cette mesure d'urgence et préventive pour épargner le risque de contamination aux milliers de voyageurs qui fréquentent et/ou transitent par l'aéroport international de Milan. Cela étant dit, cette région d'Italie, la plus touchée par cette épidémie, n'est pas la seule destination potentiellement risquée pour les voyageurs algériens. D'où la nécessité pour les pouvoirs publics d'étendre cette mesure à d'autres destinations, notamment en Europe et en Asie. Car, au demeurant, ces mesures n'incombent nullement à Air Algérie. Elles relèvent du gouvernement, voire du président de la République, qui devrait se prononcer sur cette question, lui qui l'a évoquée, dimanche dernier en Conseil des ministres, suivie d'un exposé de situation du ministre de la Santé, Abderrahmane Benbouzid. Mais aussi surprenant que cela puisse paraître, seul le ministre de la Santé continue à s'exprimer sur le coronavirus et les mesures prises par l'Algérie pour faire face à cette épidémie. Mais pas le ministre des Transports, Farouk Chiali, qui est pourtant directement concerné pour faire le point de la situation sur le risque qu'encourent les voyageurs en partance et en provenance de pays à risque. D'autant que les compagnies aériennes des pays touchés par cette épidémie ont, eux, suspendu toutes les dessertes nationales et internationales, à l'instar de la compagnie italienne Alitalia. Lors de sa dernière intervention au Conseil de la nation, M. Chiali s'est limité à répondre aux sénateurs que cette question n'était pas à l'ordre du jour. Et la polémique risquerait d'enfler durant les prochains jours si les cas de coronavirus venaient à se démultiplier. Et pour cause, lors du rapatriement, il y a quelques jours, des ressortissants algériens depuis Pékin, le personnel navigant n'était pas rassuré sur la reprise de ce vol très risqué et le ministre de la Santé n'était pas en faveur de ce vol spécial intervenu à un moment très crucial. D'autant que, jusqu'à présent, aucune décision officielle n'a été prise quant à la suspension des vols reliant Alger à Pékin. Cela dit, la décision de suspendre temporairement le transport de voyageurs devra également s'élargir à la compagnie ENTMV vu que les bateaux transportent pendant plusieurs heures un nombre élevé de voyageurs et constituent, du coup, un lieu de confinement. Là aussi, outre les précautions sanitaires aux postes frontaliers, aucune mesure n'a été prise par le ministère de tutelle.