Alger, Place des martyrs. Il est 10h30. Ils sont déjà des centaines de manifestants à se rassembler pour le 55e mardi de la marche des étudiants. La présence des femmes est beaucoup plus importante que d'habitude. En attendant que la marche ne prenne son cours, un groupe d'étudiantes s'affairent à discuter le choix des slogans et à préparer des pancartes. Pendant ce temps, un étudiant fait un rappel sur le principe de pacifisme et de l'organisation qui vaut pour chaque marche. A 11h, la marche s'ébranle. La rue vibre aux cris « harirou el'aadala (libérez la justice ndlr) ». Au fur et à mesure que le cortège progresse, de nombreux riverains et citoyens de passage y adhérent. Arrivés au Square Port Saïd, les étudiants expriment leur solidarité avec les quatre activistes du Hirak, arrêtés samedi dernier, en scandant notamment les noms du journaliste Khaled Drareni et l'ex officier de police Toufik Hassani. Après avoir parcouru la Place l'Emir Abdelkader, la procession traverse, alors que l'horloge affiche midi, l'avenue Pasteur en réitérant le slogan «Etat civil et non militaire ». Sur les pancartes brandies par les manifestants on peut lire «justice indépendante » et «presse libre ». Il est 13h, et les manifestants arrivent à la rue El Khatabi. Ils marquent une halte. Abdou, l'un des animateurs du mouvement des étudiants, est hissé sur les épaules de ses camarades. Il prend la parole : «… la violence contre les manifestants et les arrestations arbitraires de samedi dernier, ne font que renforcer notre détermination ». Cela étant dit, il recommande à ses camarades d'«éviter toute confrontation avec la police», en expliquant que «notre seul ennemi est le système en place ». Kenza Sifi