Venus de plusieurs universités et facultés d'Alger, les étudiants n'ont pas manqué leur rendez-vous hebdomadaire de contestation. Des centaines d'étudiants ont manifesté, hier mardi, à Alger, pour la 25e fois consécutive. Visiblement, la fête de l'Aïd ne les a pas dissuadés de maintenir leur rendez-vous hebdomadaire pour réitérer leurs exigences et poursuivre la mobilisation jusqu'à la concrétisation de leurs revendications. Moins nombreux que durant l'année universitaire, ils ont, peu avant la marche, organisé une sorte d'agora politique à la place des Martyrs. Soucieux de la situation du pays, ils ont exprimé leurs positions vis-à-vis des dernières initiatives politiques émanant du pouvoir. Venus de plusieurs universités et facultés d'Alger, à savoir la Faculté centrale, la faculté de médecine, de pharmacie, de chirurgie dentaire de Ziania, de la faculté de droit de Saïd-Hamdine, de l'université d'Alger 3 de Dely Ibrahim, de l'USTHB et des écoles supérieures, pour réitérer leur rejet du système en place. Ils ont entamé leur marche vers 10h30, scandant les slogans habituels pour réclamer "Sahafa horra, aâdala moustaqila" (Une presse libre, justice indépendante), "Dawla madania machi aâskaria" (un Etat civil et non militaire), et "Djazaïr horra dimocratia" (Algérie libre et démocratique), sans oublier "Harrirou el mouâtaqaline" (Libérez les détenus). Ils ont également insisté sur "Samidoun samidoun, houkm a alskar rafidoun" (Nous sommes inébranlables, inébranlables et nous rejetons le régime militaire). Autre slogan clamé lors de la marche, "Echaâb yourid el istiqlal" (Le peuple réclame son indépendance). Par ailleurs, les manifestants n'ont pas manqué de rejeter l'instance de dialogue menée par l'ex-président de l'APN, Karim Younès. "Makach hiwar maâ el-îssabate" (Pas de dialogue avec les gangs), ont-ils crié. Dans le calme, les participants à la manifestation ont déployé des banderoles sur lesquelles étaient écrits "Madda 7+8, solta li chaâb" (articles 7 et 8, pouvoir au peuple), "Il n'y aura pas d'élections sans le départ de Bedoui et de son gouvernement", "Le peuple source de tout pouvoir". Les manifestants ont également brandi des pancartes pour annoncer la première conférence nationale des étudiants qui aura lieu, samedi 17 août, à la Safex d'Alger à 10h à la salle Ali-Maâchi. Elle est organisée conjointement par le Forum des étudiants ainsi que par le Pôle des étudiants algériens. D'autres étudiants indépendants de ces deux entités seront aussi invités. "La conférence aura pour but d'unir et de renforcer les liens entre les étudiants afin de devenir une réelle force de proposition politique. Lors de cet événement, une proposition de sortie de crise politique sera exposée, elle sera suivie d'une série d'interventions", a fait savoir l'un des organisateurs. Les étudiants, qui ont suivi leur itinéraire habituel, se sont dirigés par la suite vers l'esplanade de la Grande-Poste, en passant par la place Emir-Abdelkader (rue Larbi-Ben M'hidi) et la rue Hassiba-Ben Bouali. Il est à signaler que plusieurs cordons sécuritaires ont été disposés à l'entrée de l'esplanade de la Grande-Poste, face à la détermination des étudiants qui n'ont pas manqué de leur adresser des messages, tels que "Bqa ghir tzidou tirou âalina" (Il ne vous reste plus qu'à tirer sur nous).