La Chine a de nouveau revendiqué ses propres critères en matière de droits de l'Homme, malgré les critiques internationales dont elle fait l'objet. D'un côté, la Chine doit respecter les buts et les principes inscrits dans la charte des Nations unies et promouvoir véritablement et protéger les droits de l'Homme, a déclaré à Pékin l'un des membres du Conseil d'Etat, l'ancien ministre des Affaires étrangères, Tang Jiaxuan. “De l'autre, devait-il souligner, chaque pays a le droit de choisir sa propre voie pour promouvoir les droits de l'Homme.” Tang, qui s'exprimait lors d'un forum de l'ONU sur les droits de l'Homme en Asie Pacifique, a balayé d'un revers de la main la thèse, selon laquelle, il n'y aurait qu'un standard unique. Pour argumenter sa position, Pékin recourt à la situation socioéconomique, contrairement aux capitales arabo-musulmanes qui, elles, invoquent l'exception culturelle et religieuse. L'ancien chef de la diplomatie chinoise a expliqué que les deux tiers des habitants de la région vivaient sous le seuil de pauvreté et que dans ces conditions, la Chine n'a pas d'autre choix que de considérer le développement économique, social et culturel comme la priorité. Parmi l'auditoire, il y avait Louise Arbour, haut commissaire de l'ONU pour les droits de l'Homme, qui séjournera à Pékin pour signer avec la Chine un accord facilitant la ratification par ce pays du pacte de l'ONU sur les droits civils et politiques et l'aider à appliquer des recommandations du Comité de l'ONU pour les droits économiques, sociaux et culturels. En mai dernier, ce comité, chargé de surveiller l'application par Pékin du pacte international du même nom qu'elle a signé en 2001, avait relevé de nombreuses violations des droits économiques et sociaux : travail forcé, avortements forcés, exploitation des enfants, expulsions, ou encore discriminations envers les migrants. La haut commissaire onusienne doit également rencontrer durant son séjour dans la capitale chinoise, le président Hu Jintao, à l'occasion de l'anniversaire de la Conférence mondiale sur les femmes de Pékin en 1995. D. B.