Le verdict du procès du moudjahid Lakhdar Bouregâa sera rendu le 26 mars par le tribunal de Bir Mourad-Raïs. Lors du procès qui s'est tenu jeudi, le procureur général près le tribunal de Bir Mourad-Raïs a requis un an de prison ferme et 20 000 DA pour "atteinte à corps constitués". "On juge aujourd'hui l'homme pour ses opinions mais aussi pour avoir été un opposant historique au système depuis l'indépendance", ont estimé les avocats, membres du collectif de défense du moudjahid. Arrêté le 29 juin à son domicile par des hommes en civil et placé en détention à la prison d'El-Harrach le lendemain, Lakhdar Bouregâa était poursuivi pour "démoralisation de l'armée". Le jour de son arrestation, il a été accusé par la télévision officielle d'usurper l'identité d'un héros de la guerre de Libération. Cette incarcération et la campagne de dénigrement orchestrée par l'ENTV avaient soulevé un tollé et suscité une vague d'indignation. Depuis, le hirak n'a eu de cesse d'appeler et de réclamer sa remise en liberté. À chaque manifestation des vendredis et mardis, son portrait était brandi par les marcheurs, faisant de lui un symbole de tous les détenus politiques et d'opinion. Après un peu plus de six mois de détention provisoire, le tribunal correctionnel de Bir Mourad-Raïs avait ordonné, le 2 janvier, sa mise en liberté en requalifiant les faits retenus contre lui d'"atteinte à corps constitués" au lieu de "démoralisation de l'armée". Son aura, Lakhdar Bouregâa la doit en premier à sa qualité d'ex-commandant de la Wilaya IV historique et à sa farouche opposition au régime depuis 1963. Bouregâa avait été emprisonné une première fois en 1967 pour tentative d'assassinat contre le président Boumediene. Il la doit aussi et surtout à son engagement et à son implication, dès les premiers jours, dans le mouvement de contestation populaire. Il avait participé régulièrement au mouvement du hirak depuis le début de la contestation, en février 2019.