L'incursion terroriste a eu lieu dans la nuit de lundi à mardi. Le groupe armé a rejeté les mesures annoncées par le chef de l'Etat dans le cadre de la charte pour la paix. Le GSPC a multiplié les attentats et les opérations de racket, menaçant même les Algériens résidant ou séjournant en France au moment où le chef de l'Etat a lancé la campagne pour la réconciliation nationale. Après avoir soutenu et appuyé l'organisation d'Oussama Ben Laden dans l'assassinat de nos deux diplomates à Bagdad, le GSPC part en guerre contre le projet de charte pour la paix et la réconciliation nationale, annoncé par le président de la République. Une quinzaine de terroristes armés de kalachnikovs a investi, lundi aux environs de 22 heures, le village de Sidi Hadj Hssiyane situé à quelques encablures du chef-lieu communal de Chemini (wilaya de Béjaïa). Selon des témoignages recueillis, hier auprès des villageois, le groupe armé a rassemblé par la force quelques dizaines de citoyens et s'est livré à un véritable “prêche” contre la charte pour la paix en critiquant sévèrement le projet du chef de l'Etat. Les terroristes, en treillis et tenue afghane, armés jusqu'aux dents, ont tenté vainement de convaincre les villageois du bien-fondé de leur action tout en rejetant les mesures promises par le gouvernement après le 29 septembre prochain, date à laquelle le peuple se prononcera par voie référendaire sur la charte présidentielle. Après avoir terminé le prêche, les terroristes se sont ensuite approvisionnés en denrées alimentaires avant de reprendre la route vers leur maquis sur les monts de l'Akfadou, à une dizaine de kilomètres de Chemini. Cette incursion, que l'on peut qualifier de “campagne anticharte”, n'est pas la première du genre dans cette région de Kabylie où les repaires du GSPC sont nombreux. Récemment, un groupe de cette organisation terroriste, affiliée à Al-Qaïda de Ben Laden, avait mené une incursion dans un établissement hôtelier et prêché contre la réconciliation nationale. Il faut dire que le GSPC, qui a menacé de s'en prendre aux Algériens résidant ou séjournant en France, a multiplié ces derniers jours les attentats et autres opérations de racket. Il y a quelques jours, un groupe armé s'est emparé d'un camion-citerne dans le parc communal de Sidi-Aïch (Béjaïa). Des automobilistes avaient été, par ailleurs, rackettés lors d'un faux barrage dressé en début de semaine sur les hauteurs de la commune de Chellata, dans la daïra d'Akbou. Dans la nuit de dimanche à lundi, deux militaires et un civil avaient été blessés dans une embuscade tendue par le GSPC à hauteur du col de Tirourda sur la RN33. Dans la wilaya de Boumerdès, où les groupes du GSPC continuent à semer la mort, la situation demeure difficile en dépit d'opérations menées par les services de sécurité. Mercredi dernier, un carnage a été évité de justesse dans la ville de Bordj Menaïel où une bombe de forte puissance avait été désamorcée in extremis par les artificiers dépêchés en urgence d'Alger. Ce “redéploiement” des groupes du GSPC intervient au moment où la campagne pour le référendum est enclenchée. Le président de la République avait annoncé des mesures exceptionnelles pour les terroristes n'ayant pas commis de crimes de sang ou déposé des bombes dans des lieux publics mais avait exclu, du moins dans l'immédiat, une amnistie générale. A. Hamouche Bouira Un terroriste mis hors d'état de nuire Lors d'une opération de ratissage enclenchée, dans la journée de lundi, par les éléments de l'ANP sur les hauteurs d'Aswel, suite à l'attentat qui a failli coûter la vie dimanche dernier au président de la ligue d'athlétisme dans cette région, un terroriste supposé avoir participé à l'attaque a été tué et une arme automatique a été récupérée au cours de la même opération, a indiqué une source fiable. Nous apprenons, par ailleurs, que le groupe armé auteur de cette attaque avait dressé une embuscade à une patrouille militaire. Ce qui laisse supposer que les victimes, dont les jours ne sont pas en danger, n'auraient pas été ciblées. S. A.