Le texte de la charte pour la paix et la réconciliation largué par des hélicoptères dans les maquis de Kabylie n'a pas convaincu les irréductibles du GCPC à revenir sur le droit chemin. Loin d'être amadoués par la bonne parole, ils promettent de “poursuivre le djihad contre les taghout”. C'est ce qu'a prêché un groupe armé en investissant, lundi soir, deux bars clandestins sis au lieu dit Akhnak bwalen, un petit hameau relevant de la commune d'Illilten dans la daïra d'Iferhounen. Il était 21h30 lorsqu'une vingtaine d'éléments armés de kalachnikov ont fait irruption dans les deux débits de boissons alcoolisés situés dans un endroit retiré. Après avoir dépossédé les clients de leur argent et de leurs téléphones portables, les assaillants ont improvisé un véritable “meeting” de dénonciation du projet du président de la République dans lequel ils ont battu en brèche les vertus de l'offre de Bouteflika. Après avoir terminé le prêche, les terroristes ont quitté les lieux calmement pour regagner leurs repères. Cette sortie intervient quinze jours après une “campagne” similaire au village de Sidi Hadj Hssiyane dans la commune de Chemini (Béjaïa). Le groupe armé a rassemblé par la force quelques dizaines de citoyens pour leur signifier le rejet des mesures annoncées par le chef de l'Etat en faveur des “égarés” dans le cadre de la charte pour la paix. Le groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC), qui a fait allégeance à la nébuleuse intégriste d'Oussama Ben Laden, a “signé” ces derniers jours des attentats meurtriers, notamment à Boumerdès. Une manière de signifier son légendaire refus de toute reddition. Mardi dernier, trois militaires ont trouvé la mort à Sidi Daoud lorsqu'un camion de transport de troupe a sauté sur une bombe. Un autre attentat commis le même jour a coûté la vie au chef de brigade de la gendarmerie de Benchoud. Cette attaque intervient quelques semaines après l'opération de Tidjelabine qui a fait deux morts et deux blessés parmi les gendarmes. Ce regain de l'activité terroriste intervient au moment où l'Etat s'échine à convaincre les terroristes à déposer leurs armes. A. T.