Le vaste programme est basé essentiellement sur la réhabilitation de la plus importante commune du pays. Vitrine de l'Algérie, la commune d'Alger-Centre a lancé, depuis six ans, un ambitieux programme de restructuration visant à placer la mégapole dans l'échiquier méditerranéen. À vocation politique, économique et touristique, cette commune abrite le siège du gouvernement, la plus grande entreprise portuaire du pays et les institutions et organismes étatiques (banques, entreprises, douanes…). Sur une superficie de seulement 3,7 km2, elle détient la plus forte concentration humaine avec une population de 100 000 habitants résidents atteignant dans la journée 800 000 personnes, alors que plus d'un million et demi sont inscrits dans cette commune. Datant du milieu du XIXe siècle, le bâti est, grâce à sa très belle architecture, classé patrimoine national. Malheureusement, le manque d'entretien et l'absence d'une politique nationale dans ce sens font que ce même patrimoine a subi, à l'instar des villes anciennes, des dégradations ayant précipité sa vétusté. On ne peut omettre de dire que la commune recèle de généreuses ressources de richesse avec notamment le port d'Alger qui génère à lui seul 60% des revenus de la commune. La présence des banques et des firmes internationales contribue aussi avec une grosse part d'activité commerciale et où la concentration dépasse parfois les normes. Parallèlement, la commune bénéficie, en plus de l'équipe élue, de l'expérience de personnalités du monde de la culture, de l'art, du sport et autres comme Dr Belkacem Babaci, plusieurs comédiens et cinéastes (Amar Laskri, Rabia), Mahieddine Khalef, Riad Boufedji… qui apportent leur contribution dans le cadre du coville. Ce comité renferme aussi 82 associations et comités de quartiers chargés de poser les doléances et préoccupations des citoyens. Cependant, l'APC continue, en dépit de tous ces avantages, à faire face à de gros problèmes liés à la vétusté du parc immobilier et au chômage. Le relogement, une priorité Compte tenu de l'état de dégradation du bâti, la commune a entrepris depuis plus de six ans à déployer d'énormes efforts en matière de relogement sachant que des milliers de familles sont cruellement touchées par ce problème. Ainsi, jusqu'à l'heure actuelle, 1 978 logements ont pu, durant ce temps, être livrés. Sur 2 500 demandes enregistrées, 1 500 seront bientôt satisfaites, ce qui portera le chiffre à 3 478 logements. “Une réalisation colossale sans l'apport de la wilaya”, dira le P/APC, Tayeb Zitouni. Il faut dire que pour ce jeune maire RND, la question du relogement reste une priorité. Mais rien n'empêche de lancer des projets en parallèle, surtout lorsque ces derniers sont destinés à améliorer les conditions de prise en charge des jeunes qui constituent près de 74% de la population locale. Dans ce cadre, il y a lieu de signaler la réalisation du complexe sportif de Aïn Zeboudja, dans le quartier de Télemly. Le chantier d'un terrain de football a été lancé au chemin Laperlier alors que le grand parc de loisirs Tifariti à Sfindja sera réceptionné dans quelques jours. Concernant les problèmes d'étanchéité, une opération a été lancée dans ce sens et 44 terrasses d'immeubles sont au programme. Les familles qui habitaient ces terrasses ont été évacuées. Réhabilitation des salles de cinéma Sujet longtemps occulté, la réhabilitation des salles de cinéma revient depuis quelque temps à l'actualité. La décennie noire étant déjà un mauvais souvenir, l'on parle assez souvent de ces lieux de culture qui font cruellement défaut dans la capitale. Jusqu'au début des années 1970, on pouvait recenser 16 salles sur le territoire de la commune d'Alger-Centre. Qu'en reste-t-il aujourd'hui ? Très peu pour ne pas dire rien. Si certaines continuent à assurer des projections vidéo à un public avide de série B mais dans des conditions d'hygiène et de propreté qui laissent à désirer, d'autres, au grand dam des cinéphiles, ont carrément fermé et même changé pour une vocation beaucoup plus rentable. Le geste salutaire de l'APC de restaurer l'Algeria et l'ABC est méritoire même s'il reste insuffisant au vu de la demande. Il faut dire que les frais d'une réhabilitation conforme aux normes se chiffrent à coups de milliards. Dans l'agenda du maire, deux projets sont inscrits. Il s'agit des salles El Khayam (ex-Debussy) et Chabab (ex-Casino) qui connaîtront un nouveau look dans peu de temps. Viaduc et boulevard civilisationnel La configuration de la ville d'Alger constitue un véritable casse-tête pour les spécialistes de la circulation. Construite en paliers et en pâtés ramassés, il n'est pas aisé de se déplacer notamment en voiture à travers ses dédales sans avoir à rencontrer les plus dures difficultés. Trouver un stationnement relève souvent du miracle. Le sujet étant important, l'APC a lancé l'étude de réalisation de deux parkings à étages, l'un au boulevard Krim-Belkacem et l'autre à Tafourah. Ces infrastructures totaliseront 3 500 places. Un colossal projet est pour le moment à l'étude. Pour permettre une meilleure fluidité de la circulation, un viaduc sera conçu pour relier les hauteurs de Telemly via boulevard krim-Belkacem à la place Audin. “L'étude étant faite, nous comptons impliquer la DTP”, explique Tayeb Zitouni. Une autre particularité de la commune consiste à faire de la grande artère Ben-M'hidi le premier boulevard civilisationnel de la capitale. Façades d'immeubles, commerces, chaussées et trottoirs vont subir un nouveau look. S'agissant des grands projets de réhabilitation, une opération mixte algéro-française sera lancée au niveau de la rue Tanger. Les études sont à la charge du budget communal alors que la réalisation fera l'objet d'un montage financier. Dans le même ordre d'idées, un laboratoire a été sollicité pour établir un carnet de santé pour chaque immeuble. À l'heure actuelle, 3 300 expertises ont pu être effectuées. 300 autres seront lancées incessamment. “Nous ferons appel aux gestionnaires privés pour lancer un système d'information géographique”, confie le maire. Ce dernier parle de la réalisation de l'hôtel de ville qui sera construit à proximité de l'ancien hôtel d'Angleterre détruit par une bombe en 1996. le terrain, objet de litige entre le propriétaire de l'hôtel et les domaines, qui déclarent leur droit sur les lieux, ferait, selon le maire, partie de l'assiette de base du futur hôtel de ville. Le montant global de cette série de projets est de 2,513 milliards de dinars Le chef de l'exécutif communal se dit satisfait de l'opération relogement qui se poursuit avec la réalisation prochaine de 700 logements à Saoula par l'Eplf Béjaïa dans la formule LSP ainsi que 600 logements à Meftah. Dans le cadre de l'emploi de jeunes, 150 locaux commerciaux seront attribués à l'effet de créer des micro-entreprises. Il est à noter que ces projets dont les délais varient de 12 à 36 mois sont à l'origine de la création de 7 000 emplois dont 5 000 directs et 2 000 indirects. Une commune qui connaît un essor considérable. Pour le maire d'Alger-centre, le mérite revient aussi au coville dont la composante fait partie de l'élite de la commune. “Il y a une meilleure prise en charge des problèmes que vivent les citoyens même si le parfait n'est pas atteint. Notre souci demeure l'écoute des attentes de la population. Beaucoup d'autres projets seront mis à l'étude. L'objectif est de faire de cette commune l'exemple même de la gouvernance locale. Une bonne équipe veille pour cela”, conclut-il. A. F.