L'Algérie a fait le choix stratégique de la coopération avec les grandes institutions internationales. L'Otan qui entretenait depuis une décennie un dialogue difficile avec les pays de la rive sud de la Méditerranée, souhaite finaliser l'ajustement de ses relations entamé depuis 2001. C'est dans cette perspective que le thème principal du séminaire qu'organisera le Conseil de l'Otan avec les sept pays méditerranéens partenaires, prévu demain et après demain à Rabat, portera essentiellement sur la relance du programme de coopération au Dialogue méditerranéen. Cette rencontre, qui sera présidée par le secrétaire général de l'Otan, Jaap de Hoop Scheffer, réunira les pays membres du conseil de l'Otan et les directeurs politiques des ministères des Affaires étrangères des 7 pays du Dialogue méditerranéen (Algérie, Jordanie, Egypte, Maroc, Tunisie, Mauritanie et Israël). L'Algérie qui s'est jointe au dialogue avec l'Otan depuis 2000, prendra part à cette rencontre de haut niveau qui vise, selon les organisateurs, à renforcer la dimension politique du Dialogue méditerranéen et à examiner les perspectives futures de coopération. En plus de défis d'ordre environnemental, démographique ou économique qui lient ces pays, l'aspect sécuritaire prendra une part importante du programme de cette réunion qui rassemblera les Arabes avec Israël. Aussi, les nouvelles menaces, comme le terrorisme, la prolifération d'armes de destruction massive ou encore le fléau de l'immigration clandestine seront également abordés. Depuis plus d'une décennie, l'Algérie a fait le choix de la coopération avec les grandes institutions européennes et euro-atlantiques. Il y a l'Accord d'association avec l'UE, la participation active au Processus de Barcelone et au Dialogue méditerranéen et la future adhésion à l'OMC. Par ailleurs, l'Algérie est simultanément, membre de plusieurs mécanismes et forums de concertation avec les organisations et les pays occidentaux. On cite le Dialogue méditerranéen avec l'Otan dit des «26+7», le Partenariat euro-méditerranéen, le cadre de concertation des «5+5» regroupant les pays du bassin occidental de la Méditerranée de même que l'initiative américaine du Grand Moyen-Orient. Ces mécanismes sont pour la plupart tous dotés d'un volet de coopération sécuritaire. L'Algérie, qui a entamé la modernisation de ses équipements militaires et la professionnalisation de ses troupes, ne trouvera pas meilleure aubaine que ce partenariat auquel aspirent les alliés. L'occasion lui permettra de renforcer sa coopération en matière de lutte contre le terrorisme, de réformes et d'entraînement militaire, de mise à niveau des forces armées ou d'entraînement en commun ou encore de partage de données du renseignement dans la lutte contre le terrorisme ; et enfin, pour envisager d'éventuelles opérations conjointes, à commencer par la participation à l'opération maritime antiterroriste Active Endeavour de l'Otan en Méditerranée. L'opération Active Endeavour, qui a été lancée en 2001 pour lutter contre les activités terroristes en Méditerranée après les attentats du 11 septembre aux Etats-Unis, consiste à surveiller la navigation et à escorter les navires non militaires. Il convient de rappeler que le coup d'envoi de ce partenariat a été donné au sommet de l'Otan tenu en juin 2004 à Istanbul mais il s'est heurté au fait que le monde arabe soupçonne Washington d'envisager une transformation plus ambitieuse de la région. Le Dialogue méditerranéen est un programme de coopération entre l'Otan et les sept pays méditerranéens, lancé en 1995. En juin 2004 à Istanbul, les dirigeants de l'Otan avaient décidé de relancer ce programme de coopération. La dernière réunion des 26 pays membres de l'Otan et les sept s'est tenue en Sicile (Italie), au mois de février dernier. Depuis la fin de la guerre froide, un grand changement a été opéré dans l'approche de l'Otan pour assurer la sécurité. Ce revirement réside dans la manière avec laquelle l'Alliance s'est ouverte à des partenariats avec des Etats non membres et d'autres organisations internationales.