Ces décisions, qui entreront en vigueur à partir de demain, dimanche 22 mars, s'étaleront jusqu'au 4 avril. Le président Tebboune est plus que jamais aux avant-postes de la lutte contre la propagation du coronavirus. Deux jours après son discours télévisé de mardi 17 mars où il avait fait état des mesures prises lors de la séance de travail consacrée au coronavirus, le Président est revenu à la charge, ce jeudi, en annonçant des mesures qui entreront en vigueur demain. Lors d'une réunion complémentaire à la séance de travail du 17 mars, en présence du Premier ministre, de nombreux ministres et de chefs d'organes sécuritaires, consacrée à la propagation du coronavirus en Algérie, des décisions pour l'endiguer ont été prises, a annoncé, jeudi, un communiqué de la Présidence. Outre "l'isolement des cas confirmés ou suspectés", le chef de l'Etat a décidé de "la suspension de tous les moyens de transport en commun publics et privés à l'intérieur des villes et interwilayas, ainsi que le trafic ferroviaire, la démobilisation de 50% des employés et le maintien des employés des services vitaux nécessaires avec maintien des salaires et la démobilisation des femmes travailleuses ayant des enfants en bas âge". La Présidence a précisé que "les catégories concernées par la démobilisation seront définies, dans les deux cas, via un décret exécutif qui sera promulgué par le Premier ministre". Autre décision importante prise par le président Tebboune : "La fermeture temporaire des cafés et des restaurants dans les grandes villes." Ces mesures entreront en vigueur à partir de demain, dimanche 22 mars, et s'étaleront jusqu'au 4 avril. "Elles seront soit levées, soit prolongées en fonction des nouvelles donnes", souligne la Présidence. En outre, il a été décidé de doter l'actuelle commission de vigilance et de suivi au ministère de la Santé d'"un comité scientifique de suivi de l'évolution de la pandémie de coronavirus (Covid-19), composé d'éminents médecins spécialistes à travers tout le territoire national sous la supervision du ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, et dont la tâche consistera à suivre l'évolution de la pandémie et à en informer l'opinion publique quotidiennement et de manière régulière". Ce comité aura pour porte-parole officiel le Pr Djamel Fourar, épidémiologiste et directeur général de la prévention au ministère de la Santé. En outre, le chef de l'Etat a ordonné "la régulation du marché pour lutter contre les pénuries en assurant la disponibilité de tous les produits alimentaires de première nécessité", tout en chargeant le ministère de l'Intérieur, des Collectivités locales et de l'Aménagement du territoire de "guetter, en coordination avec les ministères du Commerce et de l'Agriculture, les spéculateurs, et de prendre les mesures nécessaires à leur encontre, dont la mise sous scellés de leurs entrepôts et locaux, et leur signalement à travers les médias avant de les déférer devant la justice". En cas d'aggravation de la situation, le président Tebboune n'a pas écarté l'éventualité de recourir "aux moyens de l'Armée nationale populaire (ANP), capable d'apporter son aide à travers des hôpitaux de campagne et des capacités humaines, telles que les médecins généralistes, les spécialistes, le corps paramédical et les ambulances". "Nous verrons plus clair avant le 10 avril, une fois terminée la période de mise en quarantaine des derniers voyageurs algériens bloqués dans certains aéroports internationaux, lesquels seront rapatriés incessamment", a-t-il affirmé. Cela dit, le Président a, encore une fois, tenté de rassurer les Algériens en les exhortant à "ne pas céder à la panique et à la peur" car, a-t-il expliqué, "la situation est sous contrôle sur les plans financier et humain grâce à la mobilisation de tous les secteurs de l'Etat, mais aussi à l'état d'alerte décrété dans les établissements hospitaliers et aux frontières aériennes, terrestres et maritimes". En outre, le Président n'a pas omis de fustiger "les voix défaitistes qui s'élèvent çà et là pour propager, avec une insistance étrange, des fake news tendancieuses et de fausses informations" qui, selon lui, "sont à la solde de clans haineux", tout en instruisant le gouvernement à lutter "quotidiennement contre ces "campagnes de désinformation".