Pour lutter contre la propagation du nouveau coronavirus, l'OMS recommande aux autorités de santé nationales et locales de privilégier l'accès à une information claire et précise des dernières évolutions concernant le COVID-19. Or, en Algérie, depuis le jeudi 19 mars, et jusqu'à samedi 21 mars, en fin d'après-midi, le ministère de la santé et de la réforme hospitalière n'a communiqué aucune information sur l'évolution de la propagation du virus, les nouveaux cas infectés ou le nombre de décès nouvellement enregistrés. La sous-directrice chargée des maladies transmissibles au ministère de la santé, Samia Hammadi, affirmait, ce jour-là, que la tutelle communique « en toute transparence » les chiffres et informations relatifs au Covid-19, et a fait état de 9 décès et 90 cas confirmés. Cependant, depuis jeudi, plusieurs foyers de contamination ont été détectés et de nouveaux décès ont été enregistrés. vendredi 20 mars, l'EPH d'Azzefoune (Tizi Ouzou) a enregistré son premier cas de décès dû au Covid-19, une dame de 77 ans, et c'est ce même hôpital qui a communiqué l'information. Consultée dans un premier temps le mercredi 18 mars, la patiente n'a été diagnostiquée positive que le vendredi 20 mars, jour de la réception des résultats de l'Institut Pasteur d'Alger par l'EPH d'Azzefoune. Entre temps, la dame avait déjà rendu l'âme dans la matinée. A Khenchla aussi, un homme âgé de 85 ans a trouvé la mort, vendredi 20 mars, après un diagnostic positif au nouveau coronavirus, selon un communiqué de la direction de la santé de ladite wilaya, rendu public dans la journée Et pas plus tard que ce samedi matin, Alger enregistrait le décès d'un autre porteur du virus à l'hôpital Mustapha Pacha, et c'est la radio chaîne III qui l'a annoncé en début d'après-midi. Mais pendant tout ce temps, l'horloge de la « carte épidémiologique » du ministère de la santé, dédiée à « la situation du Coronavirs Covid-19 en Algérie», est restée fixée à jeudi 19 mars. Le site numérique covid19.sante.gov.dz du département de la santé n'avait, en effet, toujours pas été actualisé, affichant le nombre de 90 cas confirmés et 09 décès. Ce n'est que plus tard dans l'après-midi, vers 15h30, que les données avaient bougées sur le site, affichant le nombre de 102 cas confirmés, mais sans pour autant modifier le nombre de décès revus, entre temps, à la hausse. Pire encore, en additionnant les chiffres répartis par wilayas sur la même plateforme, on obtient toujours le nombre de 90 personnes contaminées ! (Voir capture) Ce cafouillage, qui a créé une situation d'incertitude, a vite cependant favorisé la propagation des fakenews. Aussi, l'apparition de nouvelles plateformes qui ne cessent d'entretenir la psychose au sein de la population, en relayant de fausses informations. Une autre anomalie, l'annonce, ce samedi matin, d'une application mobile officielle pour combattre et limiter la propagation du coronavirus en Algérie, développée par le ministère délégué chargé des startups, en collaboration avec le ministère de la santé et l'incubateur privé «incubme». Mais aussitôt consultée, il s'est avéré que l'application https://play.google.com/store/apps/details?id=com.covid19_algeria, ne fonctionnait pas (Voir capture). Cette application devait pourtant permettre d'«alerter les autorités locales en cas ou une personne pressente des symptômes du coronavirus, et cela leur permettra d'effectuer le dépistage sans que la personne ait à se déplacer pour éviter de contaminer d'autres personnes», selon l'APS. Finalement, le ministère de la santé a communiqué, en fin d'après de ce samedi, les derniers chiffres sur l'évolution de la situation du Covid-19 dans le pays : 15 décès et 139 cas confirmés. Mais jusqu'à 19h, soit deux heures de temps après, le bilan n'avait toujours pas été actualisé sur la plateforme numérique du département de la santé, dédiée à cet effet. Imène AMOKRANE