Après avoir traversé les rues indifférentes de la ville de Tizi Ouzou où il s'est rendu, jeudi dernier, le secrétaire général du RND, Ahmed Ouyahia, a eu droit à un accueil des plus chaleureux à la maison de la culture Mouloud-Mammeri où quelque 500 personnes, dont des responsables locaux, des représentants des familles victimes du terrorisme, des délégués des archs dialoguistes et de simples citoyens attendaient son plaidoyer en faveur du “oui” pour la charte pour la paix et la réconciliation nationale soumis à référendum le 29 septembre prochain. Avant d'aborder l'objet même du meeting, à savoir la charte pour la paix et la réconciliation nationale, le secrétaire général du RND a préféré revenir d'abord longuement sur le passé historique et la résistance héroïque de la région, son rôle et le rôle qu'ont joué Abane, Krim, Fadhma n'Soumer et Amirouche pour la libération du pays. Ouyahia n'omettra pas, sur sa lancée, de rendre hommage également à des hommes tombés récemment dans la région sous les balles des terroristes ou du pouvoir. C'est ainsi qu'il s'inclinera d'ailleurs à la mémoire des victimes du terrorisme, des évènements de Kabylie, à leur tête Guermah Massinissa, et aussi de Matoub Lounès, dont la mère na Aldjia et sa sœur Malika étaient présentes au premier rang dans la salle. Des hommes de la région, il y en a eu également, ceux que Ouyahia a descendus en flammes. Ce sont les autonomistes et les partis démocratiques qui étaient ciblés, sans doute pour leurs positions affichées contre le projet de Bouteflika. “Certains viennent de l'Occident et nous parlent d'autonomie et de fédéralisme, alors que l'Algérie a besoin de réconciliation et de retrouver la paix… Et d'autres se prennent pour des démocrates plus que d'autres et refusent de participer à toute initiative allant dans le sens du développement du pays”, dira-t-il tout en évoquant comme de coutume “la main étrangère”. Au sujet de la crise de Kabylie, le premier responsable du RND se contentera de dire que “la région a maintenant retrouvé la paix et la stabilité grâce au dialogue avec les délégués des archs”. Pour convaincre, le numéro un du RND jouera encore la carte des traditions kabyles qui sont basées essentiellement sur le pardon et la fraternité. “Si le meurtre incite le meurtre, on ira vers notre extermination”, ajoutera-t-il encore avant de revenir sur la question des disparus à propos de laquelle il dira que “90% d'entre eux ont rejoint les groupes terroristes, seulement que leurs familles ne le savent souvent pas”. Et d'ajouter à l'endroit de “ceux qui veulent faire de la politique sur leur dos” que “Sant'Egidio, c'est fini”. Avant d'appeler l'assistance à “voter oui pour la charte pour que cette région d'Abane et de Matoub reste une région 100 mille fois algérienne”, Ouyahia, tout en se refusant d'être “un coopérant technique”, annoncera tous les projets dont bénéficiera la région dans le cadre de la relance économique. Ainsi, il citera un chiffre de 78 milliards de dinars pour le développement de la région, 40 000 logements, 30 établissements scolaires, 16 000 nouvelles places pédagogiques à l'université, 20 000 lits dans les résidences universitaires, 7 000 locaux pour les jeunes chômeurs, le stade pour la JSK. À de nombreuses questions et interpellations qui fusaient ici et là dans la salle, Ouyahia répondra que “je ne suis pas venu répondre à vos questions, mais pour vous parler de votre destin”. Par ailleurs, à Béjaïa, le premier responsable du RND Ahmed Ouyahia dira que “les ennemis du projet de la charte pour la paix et la réconciliation nationale ne sont autres que ceux qui ont peur de la paix. Nous n'avons pas d'ennemis à l'intérieur du pays. Ceux qui ont assassiné nos deux diplomates en Irak visent réellement à raviver le feu de la violence en Algérie, afin de faire échec au projet du président de la République.” Ouyahia a tenu à exhorter l'assistance à voter massivement le 29 septembre prochain. “Le taux de participation à ce référendum devra dépasser 60%.”, dira-t-il. Par ailleurs, le premier responsable du RND s'est longuement étalé sur le volet économique en annonçant les programmes de développement dont a bénéficié la wilaya de Béjaïa dans le cadre du plan quinquennal initié par le président de la République. “Une enveloppe financière de 43 milliards de dinars est allouée à la wilaya de Béjaïa dans le cadre de la relance économique. Cette région bénéficiera de nombreux projets dont 26 000 logements qui seront prêts d'ici 2009, 6 000 locaux commerciaux en une année, 30 000 foyers seront alimentés en gaz de ville, 3 milliards de dinars d'aide au secteur de l'agriculture, 8 000 nouvelles places pédagogiques à l'université et enfin 5 500 places au niveau des cités universitaires de la wilaya.” SAMIR. L / KAMEL. O