Résumé : Samira est choquée. Jamais cela ne lui était arrivé d'être renvoyée de la sorte. Elle écrit un message à Rahima, mais celle-ci ne répond pas. Houari l'appelle et s'inquiète en l'entendant pleurer. Il vient la chercher. Elle prend place près de lui et évite son regard. Il tente d'en savoir plus mais elle-même ignore pourquoi le mari de Rahima a été aussi grossier. Finalement, son amie lui envoie un message lui expliquant tout et lui demande d'être compréhensive. Elles ne doivent plus se voir… - C'est Rahima, n'est-ce pas ? Qu'est-ce qu'elle te dit ? Samira lui donne son portable pour qu'il puisse lire de ses propres yeux. Houari s'emporte. - Qu'il aille au diable ! - Au diable ou ailleurs, il croit que je suis une femme facile. Dans le fond, je le savais. Il suffit de connaître mon histoire pour que les gens me prennent pour ce que je ne suis pas. Notre société n'a aucune pitié pour les femmes qui ont fait des erreurs. On ne nous pardonnera pas, quoi que l'on dise. - L'avis et le jugement des autres importent peu, dit-il. Moi, je ne suis pas de leur avis. Mes intentions sont toujours honorables, insiste-t-il, en lui essuyant une larme qui venait de couler. Je tiens à ce qu'on se marie et on formera une famille, en adoptant Radia. - Houari, je crois que je ne supporterais pas d'être en conflit avec ta famille. Ils ne me feront pas de cadeaux. Je peux supporter les coups de la vie, ceux qui s'abattent sans prévenir, mais aller volontairement affronter le rejet des autres, ce ne sera pas possible. Il faut que tu me comprennes. - On ne se séparera pas. On se mariera sans la présence de ma famille. - Non, je préfère que nous restions amis. Je ne peux pas fonder une famille et en briser une. Tu as la chance d'avoir une famille ; ne laisse rien ni personne t'en séparer. Même pas pour moi. Car un jour tu le regretteras. Je suis seule. Je voudrais avoir ma famille près de moi. Mes regrets me ramènent à la période où j'étais amoureuse et naïve. Si je n'avais pas cédé et m'étais retrouvée enceinte, ma vie aurait été différente. - Samira, on ne peut pas changer le passé et vivre avec les regrets. Mais l'avenir est entre nos mains. Moi, j'insiste, je voudrais faire ma vie avec toi. Quoi qu'il se passe, quoi qu'ils puissent dire, je ne renoncerai pas à toi. Sauf si tu cherches des prétextes pour qu'on se sépare. La jeune femme secoue la tête. - Mais non ! Tu sais combien tu comptes pour moi. - Alors arrête de dire des bêtises. On fera notre vie ensemble. Les erreurs de ton passé ne doivent pas t'empêcher d'être heureuse. Si tu es d'accord, je t'emmène voir ta famille. Je pense qu'après toutes ces années la colère de ton père a dû tomber et que tu dois lui manquer. - J'ai souvent pensé à partir les voir, mais j'ai peur de leur réaction, confie-t-elle. Cela fait des années que je suis partie. Franchement, je préfère éviter cela. N'en parlons plus. Houari refuse de changer de sujet. Même si elle insistait pour qu'il ne se froisse pas avec sa famille, il est décidé à tout faire pour qu'elle se réconcilie avec la sienne. - Tu sais quoi ? On va aller récupérer ta lettre de démission. Je vais parler au directeur si elle a déjà atterri sur son bureau. Je lui expliquerai que tu es stressée et que tu devrais changer de service. Tu vas reprendre ton poste. On travaillera dans le même hôpital. Je te veux près de moi, sous mes yeux. Tu comprends ? Il est hors de question que tu t'éloignes de moi. Samira sourit à travers ses larmes. - Je suis sûre qu'un jour tu le regretteras et tu voudras qu'on se sépare. - Le temps te prouvera le contraire, affirme-t-il avec assurance, tout en démarrant. Tu sais, ce week-end inchallah, on ira dans ton village rendre visite à ta famille. - Tu es fou, ma parole ! - Appelle cela comme tu veux. On va tout tenter pour que tu te réconcilies avec eux. Si Allah le permet, nous aurons nos deux familles à notre mariage et aux prochaines fêtes religieuses et Radia sera sous notre tutelle. Elle les passera avec nous.
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