Résumé : Samira voudrait aller voir son amie sur-le-champ. Elle l'appelle. Elle se sent refroidir lorsque Rahima abrège la conversation car elle a du monde à la maison. Elle a un mauvais pressentiment. Houari voudrait la raccompagner chez elle mais elle refuse. Elle lui explique avoir eu des difficultés à trouver une location. Le propriétaire avait exigé d'elle un comportement irréprochable. Elle ne veut pas avoir de problèmes… Comment trouver le sommeil quand on ne cesse de penser au passé et à l'avenir ? Samira refait le monde avec des "si", mais cela ne change rien à sa situation. Si elle avait résisté aux avances de son petit ami, Radia ne serait pas née et elle aurait eu une vie tranquille. Elle serait entourée de sa famille. Si elle n'avait pas abandonné sa fille, elle n'en serait pas là à se demander si elle pourra récupérer sa garde et prouver qu'elle peut être une mère digne de ce nom. Si Houari ne l'avait pas demandée en mariage, elle ne pourrait pas offrir un foyer à sa fille. Elle se doute bien que si Houari met sa famille au courant de leurs projets, tout tombera à l'eau. Au milieu de la nuit, elle reçoit un message. Lui aussi ne dort pas. "Bonsoir ma belle. Je n'arrive pas à trouver le sommeil. Je pense à tout ce que tu as traversé seule, sans soutien. Tu ne me croiras peut-être pas si je te dis que j'ai mal pour toi. Tu as dû fuir la colère de ton père et abandonner ta fille. On ignore encore si Radia est ta fille, mais s'il s'agit d'elle, alors c'est un miracle. Je n'ose pas t'appeler même si je meurs d'envie de t'entendre. Si tu ne dors pas, je t'en prie, réponds-moi !" "Non, je ne dors pas mais je ne peux pas parler. J'ai une boule dans la gorge. Si seulement je pouvais connaître mon avenir !" Samira envoie le message et elle n'est pas surprise qu'il l'appelle. Mais elle ne décroche pas. "Crois-moi, j'ai une boule qui m'étouffe. L'angoisse ou je ne sais quoi. J'ignore pourquoi mais j'ai un mauvais pressentiment. J'ai peur d'avoir des problèmes et qu'on me refuse sa garde. Je crois que j'en mourrais. Je ne supporterais pas de la perdre." Houari ne répond pas. Il l'appelle à nouveau mais elle refuse de décrocher. Les messages ne tardent pas à lui parvenir. "Tu t'angoisses pour rien. Nous allons nous marier et formuler la demande rapidement. Ta fille te reviendra. Je ne suis pas voyant mais Allah ne vous séparera pas une nouvelle fois." "Je crains qu'un jour tu regrettes de t'être engagé avec moi. Ta famille ne voudra pas de nous. Tu vas être partagé entre nous." "J'ai toujours été un rebelle et en conflit avec ma famille. Je pense que je vais parler à mes sœurs et les charger de convaincre mes parents de nous accorder leur bénédiction." Samira secoue la tête. Elle ne se fait pas d'illusions. Aucune mère, dans notre pays, n'acceptera une belle-fille qui a eu un enfant hors mariage. "Et s'ils refusent ? l'interroge-t-elle. Dans le fond, je les comprendrais. Car ils en auraient toutes les raisons. Ils doivent attendre ton mariage avec impatience, souhaiter que tu prennes pour femme une fille de bonne famille dont vous serez fiers, et non pas une femme qui n'a plus de famille et qui a eu une fille hors mariage. Je ne voudrais pas que tu te fâches avec ta famille à cause de moi. Sans leur bénédiction, on ne sera jamais heureux. J'aspire à fonder une famille et non pas à en détruire une."
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