Fabrication de masques de protection, production de produits alimentaires et leur distribution et appui aux populations vulnérables. Les entreprises publiques sont à rude épreuve. Plus que durant une autre période, les autorités utilisent désormais ces sociétés, dont beaucoup approchent de la faillite, pour parer aux urgences. Alors que le pays fait face à la pénurie de certains produits, le gouvernement mise sur les entreprises publiques afin d'approvisionner le marché. Cela commence par les différentes fournitures médicales nécessaires au bon fonctionnement des hôpitaux en ces temps où la pression est accrue, notamment sur les services de réanimation. Ainsi, le ministre de l'Industrie a demandé aux entreprises de fabrication des produits liés à la lutte contre le virus de "doubler la production". "Dans le cadre des actions menées pour faire face à la pandémie de coronavirus, le ministre de l'Industrie et des Mines, M. Ferhat Aït Ali Braham, a instruit les groupes industriels publics, qui fournissent des produits ayant un lien avec cette pandémie, d'augmenter leur production afin de satisfaire une demande en permanente croissance en cette période difficile", indique ainsi un communiqué du ministère de l'Industrie, rendu public lundi. C'est ainsi que les groupes des industries pharmaceutiques Saïdal, le Groupe agro-industries (Agrodiv), le groupe textiles et cuirs (Getex), la société Algeria Chemical Specialities (ACS) ainsi que le groupe des industries diverses (Divindus) ont été "ordonnés d'adapter leurs offres et d'augmenter les capacités de leurs unités de production, chacun dans son créneau", a ajouté le communiqué repris par l'APS. L'appel "au secours" lancé à destination des entreprises publiques ne concerne pas que celles qui fabriquent les produits paramédicaux. Pour réguler la commercialisation des produits alimentaires de première nécessité, c'est encore vers ces entités que les autorités se sont orientées. Ainsi, face à la pression qui s'est exercée sur les points de vente de semoule et de farine, le ministre de l'Industrie avait instruit, dimanche, le Groupe public agro-industries (Agrodiv) de procéder à la vente directe et indirecte de la semoule aux consommateurs à travers tous ses points de vente, ainsi que la commercialisation des sacs de 10 kg au lieu de 25 kg pour faire face à la pénurie. Il a également ordonné "l'ouverture de tous les points de vente dépendant de ce groupe public, sans exception, à travers toutes les wilayas", en insistant sur "la vente directe et indirecte aux consommateurs, tout en respectant les consignes de sécurité et les règles d'hygiène", a-t-on ajouté. Il reste maintenant à savoir si les entreprises publiques, déjà en difficulté, peuvent satisfaire ces demandes pressantes des autorités.