"L'eensemble du personnel soignant ainsi que les autres professionnels de la santé sont mobilisés H/24, dans les hôpitaux et dans d'autres structures hors hospitalières, pour faire face à l'épidémie de coronavirus. Ils mènent vaillamment cette guerre déclarée au Covid-19". C'est en ces termes que le ministre de la Santé, Abderrahmane Benbouzid a résumé hier le dévouement des "héros" de la santé. Pour lui, cet épisode de mobilisation générale reste exemplaire et inédit. "La corporation médicale est en train de vivre des moments historiques. Il faut savoir que le personnel soignant ne prend plus de récupération, comme le stipule la réglementation. Il ne se permet de récupérer que quelques heures sur son lieu de travail. Il travaille sans relâche. Même le secteur privé s'est mis de la partie. Les professionnels privés ont affiché une disponibilité pour accompagner le secteur public. Une dizaine de cliniques privées de radiologie ont pris attache avec le ministère pour mettre gracieusement leurs scanners et autres appareils radiologiques au service des patients. Une solidarité infaillible à tous les niveaux", soutiendra le ministre de la Santé. Il n'a pas manqué de souligner l'immense travail accompli par les médecins épidémiologistes pour recenser et enquêter sur les sujets contacts après chaque cas contrôlé positif au coronavirus. "Ces médecins ne s'arrêtent jamais. Ils travaillent sans répit du matin au soir. Ils sillonnent toutes les communes, toutes les localités, tous les quartiers qui ont enregistré le moindre cas de contamination. Cela dure depuis l'apparition du cas zéro", précisera le premier responsable de la santé. Interrogé sur le protocole thérapeutique, la chloroquine, initié dans de nombreux établissements hospitaliers, le ministre joint sa voix à celle des scientifiques qui ont donné le feu vert pour recourir à cette molécule antipaludéenne qui a des propriétés à la fois antivirale et anti-inflammatoire. "On a démarré le traitement sur la base d'une démarche consensuelle. On a recouru à cette molécule qui existe depuis 1945, après avoir constaté que nous n'avions pas, pour le moment, d'autres possibilités pour soigner les souffrants de Covid-19. Lors de la visite effectuée mardi passé avec le Premie r ministre à l'hôpital Frantz-Fanon à Blida, des médecins m'ont rassuré que les résultats obtenus jusque-là sont probants et même encourageants. Il est question d'un médicament administré pour arrêter et réduire la charge virale du Covid-19. Des dizaines de malades ont été mis sous chloroquine dans plusieurs hôpitaux, à Blida, Béni Messous, El-Kettar et dans d'autres régions du pays. S'agissant des résultats scientifiques, on commencera à les avoir dès la fin de la semaine prochaine. Ce n'est pas une mince affaire. C'est un long processus. Il est question d'abord de collecter les données scientifiques et médicales avant de les consolider pour pouvoir se prononcer", argumentera le ministre. Au sujet de la généralisation du dépistage massif de la population pour espérer casser la chaîne de transmission du Covid-19, le ministre a néanmoins reconnu que les quantités de kits de dépistage disponibles ne sont pas suffisantes pour lancer un diagnostic à grande échelle. "On réalise une moyenne de 1 000 tests par semaine. À partir d'aujourd'hui, on recevra une quantité non négligeable de kits de dépistage. On est en train de recevoir au fur à mesure des quotas importants de kits. Il ne faut pas perdre de vue que ce sont tous les pays du monde qui ont passé au même temps des commandes à la Chine", conclura Abderrahmane Benbouzid avant de réitérer son appel à la population pour observer scrupuleusement les mesures barrières de distanciation sociale.