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Oran : entre confinement forcé et scepticisme de circonstance
Après une semaine de couvre-feu partiel
Publié dans Liberté le 06 - 04 - 2020

L'ambiance ressemble à s'y méprendre à une journée ordinaire de Ramadhan à quelques minutes de la rupture du jeûne mais on est à mille lieues de ce climat religieux empreint de paix et de sérénité.
Il est 18h30 et Oran s'apprête à vivre sa première semaine de confinement partiel pour cause de Covid-19. Si les rues se sont vidées progressivement à partir de cette heure, le pouls d'Oran continuait encore à battre au ralenti et le centre-ville de connaître une activité commerciale notable au niveau de Saint-Pierre et une circulation automobile malgré tout conséquente à quelques minutes du début du couvre-feu.
Les derniers joggeurs se pressent pour rentrer chez eux et l'esplanade de Sidi M'hamed n'était toujours pas désertée à 18h40. Les premiers barrages de la police se mettent en place et à moins de cinq minutes de l'heure H, il y avait toujours des gens à l'extérieur, certains traînant même le pas dans les ruelles adjacentes à la rue Larbi-Ben M'hidi.
Un dispositif sécuritaire a été mis en place par la Gendarmerie nationale, en coordination avec les services de la sûreté d'Oran, à travers tout le territoire de la wilaya, pour empêcher la circulation des personnes, les rassemblements, à l'exception des citoyens détenteurs d'une autorisation, avait indiqué lundi dernier lors d'un point de presse, le responsable de la cellule de communication du groupement de la Gendarmerie d'Oran.
19h, et alors que le couvre-feu entre en vigueur jusqu'à 7h, les gens sont encore dans la rue à flâner et des groupes de jeunes se forment devant les entrées d'immeubles des rues Larbi-Ben M'hidi et Khemisti.
Des voitures de police patrouillent dans les artères du centre-ville alors qu'un premier barrage nous arrête pour contrôle au niveau de Dar El-Hayet. On présente notre autorisation exceptionnelle de circulation et le policier en faction nous apprend que même si le confinement est respecté, il n'empêche qu'il existe toujours des réfractaires et chaque nuit, depuis samedi dernier, des retraits de permis de conduire sont enregistrés.
Les personnes en infraction sont passibles d'une amende allant de 3 000 à 6 000 dinars et un emprisonnement de trois jours. Un peu plus loin, un SDF rencontré sur la place Roux attend la navette qui doit le conduire à son lieu de résidence. Peu loquace, il se contente de montrer de son doigt un point dans l'espace pour indiquer la direction. Trois autres SDF sont adossés au mur en face de la Casbah, la prison d'Oran.
La part des SDF
Rappelons que, lundi dernier, 21 personnes sans domicile fixe, dont quatre malades mentaux, avaient été pris en charge suite à une opération de ramassage effectuée par la commission de wilaya chargée des personnes sans abri en collaboration avec les services de la sûreté de wilaya. Les aliénés ont été conduits à l'hôpital psychiatrique de Sidi Chahmi et les 17 autres SDF ont été placés au centre d'hébergement du Samu social, sis à Eckmûhl, pour y être confinés pendant 14 jours avant leur transfert à Dar errahma de Messerghine.
"Nous ne sommes pas à notre première sortie. Nous avons ramassé et placé au centre d'accueil d'Eckmûhl pour confinement, il y a une semaine, 109 sans domicile fixe, dont 23 issus d'autres wilayas qui ont été transférés vers leurs lieux de résidence", avait indiqué le directeur de la DAS, Mohamed Fedala, à la presse. 19h16, des adolescents s'adonnent à une partie de football au pied de leur immeuble à proximité du café Nadjah.
Des camions de ramassage d'ordures s'activent dans les rues du centre-ville ainsi qu'au marché de la Bastille. 19h26, alors que Les Planteurs sont silencieux, des hommes, jeunes et plus âgés, à l'affût, se retournent au bruit du moteur de notre véhicule craignant d'avoir affaire à la police. Sur l'avenue de Mascara, un fourgon de police s'arrête près de deux jeunes assis à même le trottoir et les policiers leur demandent de rentrer chez eux.
Retour de nouveau au centre-ville où nous sommes arrêtés pour la troisième fois par des policiers en civil qui ont improvisé un barrage sur la rue d'Arzew. Les retardataires sont vertement priés de vite renter chez eux alors qu'à hauteur de la place des Victoires, un barrage de contrôle nous invite à nous arrêter sur le bas-côté.
Un des agents en uniforme, en faction, nous apprendra qu'un premier retrait de permis a été enregistré durant la première demi-heure d'un couvre-feu que certains automobilistes continuent pourtant à enfreindre, et ce, jusqu'à 22h. "Après cette heure, il n'y a plus que les chats dehors", ajoute notre interlocuteur.
Si le confinement partiel est respecté dans beaucoup de quartiers, il est plus difficile, par contre, de le faire appliquer complètement dans les communes avoisinantes comme à Sidi Bachir où des grappes de jeunes restent jusque tard dans la nuit dans leurs ruelles respectives en plaçant un veilleur au bout de la rue pour surveiller le passage des gendarmes.
Pour cette première semaine, le constat est à une prise de conscience du danger que peut représenter le coronavirus mais le scepticisme n'est jamais très loin dans le verbe de ces jeunes qui ne comprennent pas bien l'objectif de ce confinement sélectif alors que la journée tout le monde est dehors composant avec une promiscuité étouffante et dangereuse.
S'il est convenu de dire que de 19h à 7h, la situation est désormais sous contrôle, il est peu aisé de deviner la réaction des gens après l'élargissement du couvre-feu à partir de 15h, et ce, depuis hier.

Saïd OUSSAD


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