Sans augmentation de salaires, le pacte social sera vidé de son contenu. Telle est la conviction de Redouane Osmane, secrétaire général du conseil des lycées d'Alger. Lors de son intervention, hier, à Alger, à l'ouverture de l'université d'été de la structure syndicale qu'il dirige, Redouane Osmane a réitéré encore une fois que l'augmentation des salaires constitue aujourd'hui une nécessité impérieuse face à l'érosion du pouvoir d'achat de l'écrasante majorité des fonctionnaires. D'ailleurs dès l'entame de son discours, il n'omet pas de rappeler qu'aucune augmentation des revenus n'a eu lieu dans la fonction publique depuis presque une décennie. “La dernière revalorisation des revenus par l'augmentation du SNMG en 2004 était dérisoire vu l'intégration dans le calcul des différentes primes”, a t-il affirmé. Même la centrale syndicale de Sidi-Saïd n'a pas échappé à ses critiques, accusée de duplicité de langage au même titre que le gouvernement. “L'UGTA ne représente pas les doléances des travailleurs. D'un côté, elle réclame l'augmentation des salaires et de l'autre elle ne consent pas à la mobilisation. Toutes les bipartites et les tripartites se sont soldées par un échec”. “L'augmentation des revenus étant liée à l'amplitude de la grille salariale, raison pour laquelle ils n'ont pas bougé depuis 20 ans”, a-t-il encore ajouté. Le secrétaire général du conseil des lycées d'Alger (CLA) a déclaré, par ailleurs, que son syndicat rejette ce pacte social. Il exige, à ce titre, l'ouverture des débats crédibles avec le gouvernement pour l'élaboration d'un nouveau pacte social et économique basé sur l'augmentation des salaires et le partage équitable des rentes de l'Etat. “La logique de la réduction de la masse salariale et de la protection sociale au nom des choix fondés sur la rigueur budgétaire risque de briser la cohésion nationale. Le gouvernement ne peut poursuivre la destruction de l'édifice social sans mesurer les effets sociaux désastreux”, témoigne Osmane. Cependant, le conseil des lycées d'Alger revendique une augmentation générale des salaires et une échelle mobile des revenus pour permettre le maintien du pouvoir d'achat des fonctionnaires et des retraités. D'autre part, il demande l'ouverture immédiate des négociations sur les salaires et une distribution équitable des richesses. Concernant la plate-forme de revendications des enseignants du secondaire, Osmane déclare que leurs doléances sont toujours maintenues. Il explique que le dossier de la pension de retraite complétée après 25 ans de service faisait partie des points inscrits dans la plate-forme de revendications. “Réduire l'âge de départ à la retraite n'est pas exagéré. Au-delà de sa noblesse, le métier de l'enseignement est très pénible. D'une part, la durée de travail hebdomadaire, qui est en réalité de 61 heures par semaine, d'autre part, la surcharge des classes et les maladies de travail qui ne sont pas totalement prises en charge”, réplique un enseignant responsable du syndicat. Par ailleurs, au sujet de la lutte syndicale, M. Nacer Djabi, sociologue spécialiste des luttes syndicales, déclare que “la survie des syndicats autonomes dépend des choix politiques et économiques”. Nabila Afroun