“La retraite après 25 années de cotisation est une revendication légitime, réaliste et justifiée des enseignants”, a déclaré Redouane Osmane, secrétaire général du Conseil des lycées d'Alger, hier, lors d'une conférence qui rentre dans le cadre de l'université d'été organisée par ce même conseil. Désormais, le Syndicat des enseignants du secondaire n'est pas prêt d'abandonner ses doléances, notamment le dossier de la retraite. M. Osmane a expliqué que le dossier de la pension de retraite complétée après 25 ans de service faisait partie des points inscrits dans la plateforme de revendications lors du mouvement de contestation. Il continue en déclarant que le gouvernement a réagi violemment à cette requête. “Avec ce raisonnement, le gouvernement et ses alliés ignorent ou font semblant d'ignorer que les causes des difficultés de la Caisse nationale de retraite sont générées notamment par la situation de déstructuration du secteur public, l'évasion sociale et la sous-déclaration des salaires commises par certains employeurs, l'incohérence de la politique des ressources humaines …” a affirmé Osmane. Et d'ajouter : “La situation de la caisse nationale est préoccupante.” Il a argumenté en affirmant que les augmentations de dépenses de la Caisse nationale des retraites sont dues à plusieurs facteurs tels que l'accroissement du nombre de pensionnés qui a quadruplé en 13 ans et les mesures découlant de la mise en œuvre de l'ordonnance 97-13 du 31 mai 1997 relative au départ en retraite avant l'âge légal. En revanche, les enseignants revendiquent une retraite décente après 25 ans de service. “Réduire l'âge de départ à la retraite n'est pas exagéré, au-delà de sa noblesse, le métier de l'enseignement est très pénible ; d'une part la durée de travail hebdomadaire, qui est en réalité, de 61 h par semaine, la surcharge des classes et, d'autre part, les maladies de travail qui ne sont pas totalement prises en charge”, réplique un enseignant. Pour le responsable du Conseil des lycées d'Alger, leur revendication est fondée techniquement et juridiquement et ne met pas en cause le régime unique de la solidarité, et la charge foncière induite n'est pas exagérée car elle représente une part marginale qui sera étalée dans le temps. Il a signalé, en outre, que l'abaissement de l'âge à la retraite entraîne une libération de l'emploi sauf en cas de sureffectif. Il faut savoir qu'aucun préavis de grève n'a été annoncé, mais des meetings sont programmés pour le début de l'année afin de sensibiliser l'opinion publique et le gouvernement sur le dossier de la retraite. N. A.