Dans cet entretien, le porte-parole du comité "Stop Covid-19 Béjaïa", créé le 19 mars dernier, Mourad Bouzidi, revient sur les actions menées sur le terrain ainsi que les objectifs assignés à cette initiative citoyenne à vocation humanitaire. Liberté : Comment est venue l'idée de créer ce comité dénommé "Stop Covid-19 Béjaïa" ? Mourad Bouzidi : L'idée est venue suite à une discussion avec mon ami Abderrahmane Mezahem, au sujet de cette crise sanitaire qui affecte toute la planète. L'ampleur de la pandémie de coronavirus risque de dépasser notre système de santé. Il fallait donc voir comment mobiliser pour prévenir au mieux les risques de propagation. Il s'agit pour tout un chacun d'assumer un combat inévitable contre cette crise sanitaire planétaire sans précédent. C'est dans cette optique que nous avons pris contact avec notre ami Dr Mokhtar Bouchefa, urologue libéral à Béjaïa. Ce dernier n'a pas hésité une seconde à s'impliquer avec nous dans la création de cette initiative. C'est ainsi que le comité "Stop Covid-19 Béjaïa" a vu le jour le 19 mars dernier.
Quels sont les objectifs et les missions assignés à cette initiative citoyenne ? Notre comité s'est fixé deux objectifs prioritaires pour apporter une réponse concrète et efficace dans sa lutte contre ce Covid-19. Premièrement, il s'agit pour nous de gagner la bataille de l'opinion pour amener nos concitoyens à adopter les meilleurs gestes et réactions devant un drame mondial qui nous touche de plein fouet. Pour atteindre cet objectif, notre comité a lancé l'opération d'affichage de quelque 40 000 affiches explicatives des symptômes, de la dangerosité et de la conduite à suivre pour se protéger de ce virus. Deuxièmement, si la première ligne tombe, nous risquons, selon l'avis des spécialistes, de connaître une situation compliquée, c'est pour cette raison que notre comité "Stop Covid-19 Béjaïa" se fixe comme priorité absolue le soutien moral et matériel des personnels de santé toutes catégories confondues, des ambulanciers du Samu et de la Protection civile, jusqu'au plus éminent spécialiste.
Que pensez-vous de la gestion actuelle de la crise par les autorités publiques ? Pour une crise sanitaire il faut une réponse sanitaire. Face à une situation politique et économique des plus fragiles, aggravée par une crise sanitaire sans précédent, au lieu d'appeler à mettre les mosquées au service de la sensibilisation citoyenne pour réussir le confinement et d'encourager les solidarités locales par la décentralisation de la gestion de la crise, le pouvoir fait exactement le contraire et opte pour une gestion politicienne de la crise. Concernant la centralisation des dons en matériels et équipements médicaux au niveau de la Pharmacie centrale des hôpitaux (PCH), je dois avouer que je suis complètement scandalisé devant une telle absence de bon sens. Je pense qu'il ne s'agit pas de "faire la distribution des dons selon les priorités nationales arrêtées", mais de faire une répartition équitable des dons, selon les priorités sanitaires imposées par la propagation du virus.