Le Fonds monétaire international (FMI) table sur une baisse de 5,2% du produit intérieur brut de l'Algérie en 2020. Dans son rapport dévoilé hier, le FMI précise, par ailleurs, que l'économie algérienne devrait croître de 6,2% en 2021, à mesure que l'activité économique se normalise. L'année dernière, l'Algérie a enregistré une croissance du PIB de 0,7%. Le taux d'inflation devrait, lui, se situer à 3,5% l'année en cours, avant de monter à 3,7% en 2021. Pour ce qui est du déficit de la balance du compte courant, le FMI estime qu'il pourrait atteindre -18,3% du PIB en 2020, et fléchir légèrement à -17,1% l'année suivante. Le taux de chômage devrait augmenter à 15,1% cette année avant de baisser à 13,9% en 2021. L'économie de la région Moyen-Orient et Afrique du Nord (Mena) devrait se contracter de 3,3% en 2020 à cause du Covid-19 mais aussi de la chute des prix du pétrole. La région Mena connaîtrait ainsi sa plus faible performance économique depuis plus de quatre décennies. à l'exception de l'Egypte, tous les autres pays arabes, avec en tête l'Arabie saoudite, poids lourd de la région et de l'Opep, verront leur économie s'enfoncer cette année, selon le FMI. "La détérioration rapide des perspectives économiques mondiales due à la propagation de l'épidémie, et la rupture de l'accord entre pays producteurs de pétrole ont pesé lourdement sur les prix des matières premières", souligne le Fonds. Le rapport du FMI a été élaboré avant un nouvel accord, finalement conclu dimanche, entre membres de l'Opep et autres pays pétroliers pour réduire la production de près de 10 millions de barils par jour afin de soutenir les prix et faire face à la chute de la demande. De mi-janvier à fin mars, les prix du pétrole ont chuté de 65% et ceux du gaz naturel de 38%, selon le rapport. Le FMI prévoit un prix du baril inférieur à 45 dollars jusqu'en 2023, soit 25% de moins que son prix moyen de l'année dernière. L'économie saoudienne a connu une croissance de seulement 0,3% en 2019, et devrait se contracter de 2,3% cette année, selon le FMI. L'économie des Emirats arabes unis devrait connaître une contraction de 3,5% et celle du Qatar de 4,3%. Deuxième de la région Mena, l'économie de l'Iran, pays parmi les plus touchés au monde par la pandémie, devrait se contracter de 6% en 2020. En 2018 et 2019, elle avait reculé de 3,6% et de 7,6%, respectivement. Au Liban, pays en défaut de paiement, l'économie devrait connaître une contraction massive de 12%, tandis que l'Irak, deuxième producteur de l'Opep, devrait être en territoire négatif avec -4,7%. Seule l'Egypte devrait rester dans le vert avec une croissance de 2%, bien inférieure aux 6% prévus avant que le coronavirus ne frappe. L'économie de la région Mena, qui n'a connu qu'une croissance de 1% l'année dernière, devrait rebondir de 4,2% en 2021, prévoit le rapport du FMI qui tient à souligner que ses prévisions de croissance sont "extrêmement incertaines". Meziane Rabhi