L'Opep s'attend à ce que la consommation baisse cette année à 92,82 millions de barils par jour (mb/j) dans le monde, soit un déclin "sans précédent" d'environ 6,85 mb/j par rapport à 2019. L'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) anticipe pour 2020 un effondrement historique de la demande mondiale d'or noir. La principale raison de cette baisse est la propagation du nouveau coronavirus et son impact sur la demande mondiale de pétrole, en particulier dans l'industrie des transports. Selon les prévisions dévoilées jeudi dans son rapport mensuel, l'organisation s'attend à une consommation atteignant cette année 92,82 millions de barils par jour (mb/j) dans le monde, soit une baisse "sans précédent" d'environ 6,85 mb/j par rapport à 2019. Pour l'Opep, Il s'agit d'"un choc historique, brutal, extrême et d'ampleur planétaire" pour le marché du pétrole. Le rapport souligne que "le creux saisonnier typique des raffineurs, à la fin du premier trimestre de chaque année, est exacerbé par une destruction sans précédent de la demande de pétrole en raison de la propagation mondiale du Covid-19". Dans ce contexte, la demande mondiale de brut devrait dégringoler de 12 millions de barils par jour au deuxième trimestre en glissement annuel, avec 60% des pertes provenant des carburants de transport, principalement de l'essence et du carburéacteur, explique l'Organisation. S'ensuivra une reprise timide avec un repli attendu de 6 mb/j au troisième trimestre et d'environ 3,5 mb/j sur les trois derniers mois de l'année, prévoit l'organisation. Le coup est rude pour le secteur, déjà fragilisé, de la raffinerie, avertit le rapport qui ajoute que le plongeon de la consommation pourrait pousser davantage de raffineurs à réduire, ou même stopper, leurs opérations, faute d'environnement économique favorable, de capacités de stockage disponibles ou même d'employés disponibles. L'Opep ajoute, par ailleurs, que "les risques à la baisse restent importants, suggérant la possibilité de nouveaux ajustements, en particulier au deuxième trimestre". Dans son rapport, l'organisation pétrolière réaffirme sa volonté de poursuivre les efforts visant à rétablir l'équilibre du marché mondial du pétrole. Des efforts entamés par l'accord conclu entre l'Opep et ses partenaires dimanche dernier sur une baisse de 9,7 millions de barils par jour en mai et juin. Celle-ci, qui avait pourtant comme objectif de rééquilibrer le marché et de relancer les prix du brut, n'a pas convaincu les acteurs du marché qui l'ont considérée largement inférieure à la plupart des estimations de l'excédent de la production d'or noir dans le monde à court terme. Le rapport mensuel de l'Opep vient ainsi confirmer les prévisions de l'Agence internationale de l'énergie. En effet, l'AIE avait déjà annoncé, mercredi, prévoir un plongeon "historique" de la demande de brut, tablant, pour sa part, sur une consommation mondiale de 90,6 mb/j sur l'année. Il s'agira du premier recul annuel de la consommation pétrolière mondiale depuis 2009 et la crise financière. Cette succession de mauvaises nouvelles impacte négativement les cours du baril qui, à défaut d'une tendance claire, font du sur-place. Après que l'Opep ait abaissé ses prévisions de demande mondiale jeudi, le Brent de la mer du Nord a reculé à moins de 28 dollars le baril, alors que le brut américain, le WTI, a chuté de 8% à un creux de 18 ans. Hier, vers 15h (heure algérienne), le Brent de la mer du Nord valait 28,59 dollars à Londres. De son côté, le baril de WTI s'échangeait à 18,20 dollars.