Pour Belaïd Mohand-Oussaïd, cette rencontre périodique avec la presse visait à donner "la vraie information" aux Algériens et à rendre compte des activités du chef de l'Etat. Le porte-parole de la présidence de la République, Belaïd Mohand-Oussaïd, a assuré que les récents changements opérés dans certains départements du ministère de la Défense entraient dans le cadre "de l'édification d'un Etat des libertés et des institutions". "Ce sont des changements naturels qui entrent dans le cadre de l'action du président de la République qui œuvre pour l'instauration d'un Etat des libertés et des institutions", a-t-il affirmé, hier, lors d'une conférence de presse donnée au siège de la Présidence. Le porte-parole de la Présidence s'est contenté de cette réponse laconique pour commenter les changements opérés au sein de l'appareil sécuritaire. Une manière pour le porte-parole de la Présidence de démentir les différentes interprétations qui ont été faites des changements opérés à la tête des services de renseignement. Il a rappelé la décision du Président à "aller vers" une vraie liberté d'expression et "une vraie démocratie". Mais ceci n'est pour l'instant qu'un "principe". "Le président de la République s'est engagé à respecter la liberté d'expression et de presse sans aucune restriction. Ceci est pour le principe", a-t-il répété. Mais dès qu'un confrère lui rappelle que des journalistes ont été mis en prison et que des sites d'information sont fermés, Belaïd Mohand-Oussaïd évoque un autre champ d'intervention de l'Etat. Pour lui, la liberté de la presse a trois balises : "Le respect des lois, éviter l'insulte (…) et respect de la morale publique". Et ces journalistes emprisonnés "ont cessé d'être journalistes. Ils sont donc de simples citoyens sur lesquels la loi s'applique", a-t-il tranché. En dehors de cela, il s'est félicité de "la présence d'une diversité médiatique" où "la critique est la bienvenue". "Le président de la République est critiquable, il l'a dit lui-même", a-t-il rappelé appelant les journalistes à "éviter l'insulte". "Le culte de la personnalité est révolu" Pour montrer qu'il n'est "pas sacré", Abdelmadjid Tebboune a demandé aux responsables des institutions de ne pas faire référence à lui dans chacune de leurs actions. "Le président de la République a ordonné à l'ensemble des départements ministériels et des institutions de l'Etat de cesser d'utiliser l'expression ‘sur orientations et sur instructions du président de la République'", a indiqué Belaïd Mohand-Oussaïd. Il rappelé que le président Tebboune avait ordonné, lors de la cérémonie de prestation de serment, le retrait du titre "Son Excellence", ajoutant que "le Président ne demande pas à être sacralisé ou glorifié, mais de lui apporter un soutien solide". "Le culte de la personnalité est révolu dans l'Algérie nouvelle", a ajouté le porte-parole de la Présidence. Interrogé sur le fait que les médias gouvernementaux ne couvrent que les activités présidentielles et du gouvernement évitant même de donner des espaces à l'opposition, le responsable a évoqué "des pratiques héritée" de l'ancien régime.