En moins de 48 heures, 33 cas positifs au Covid-19 ont été enregistrés dans la wilaya de Constantine. Il s'agit en fait du plus important accroissement du nombre de malades admis en hospitalisation au niveau national entre lundi et mardi passés. Un triste record que les Constantinois peinent à assumer après le relâchement constaté ces derniers jours, s'agissant du respect des mesures de distanciation sociale et de confinement. Des voix se sont pourtant élevées depuis plus d'une semaine pour alerter sur cet alanguissement craignant que la capitale de l'est du pays devienne un nouveau foyer de coronavirus. Certaines n'ont pas hésité à appeler à l'instauration du confinement total dans cette wilaya devant tant d'insouciance et de dédain affichés par certains, face aux risques de contamination. En effet, l'apparence de cité en berne qu'offrait le centre-ville de Constantine dissimulait, jusque-là, des scènes ahurissantes qui se déroulent pendant la journée et même durant la plage horaire du couvre-feu, dans les agglomérations et quartiers environnants. Les dénonciations se sont également multipliées depuis vendredi passé après que le pic de 15 nouveaux cas positifs recensés en 24 heures eût été atteint. Elles émanaient notamment de citoyens résidents à la nouvelle ville Ali-Mendjeli. Une méga cité cosmopolite, difficilement contrôlable ou même les services de sécurité peinent à faire respecter les dispositions du confinement partiel. Aussi bien dans les grandes surfaces commerciales qui y sont implantées que dans les marchés informels qui s'y sont installés depuis quelques jours, le constat est chaotique. Un tohu-bohu indescriptible où les produits passent de mains en mains et où s'échangent les accolades et les discussions dans une promiscuité des plus étroites. Mêmes les enfants accompagnant leurs parents, majoritairement sans le moindre moyen de protection, sont de la partie. Des commerces de prêt-à-porter, de chaussures, de produits cosmétiques et même de joaillerie de fantaisie ont rouvert leurs portes et ne se soucient guère des interdictions édictées par les dispositions du confinement alors que les moins audacieux prennent le soin de recevoir discrètement et par vague leur clientèle. Durant la nuit, des groupes de jeunes bruyants se forment aux alentours des immeubles ou s'emboîtent carrément dans des véhicules enfumés. Il n'est pas dit que des substances hallucinogènes n'y sont pas partagées ou à l'origine d'empoignades violentes signalées qui s'ensuivent. Ce sont autant de comportements condamnables attisés par la ruée sur les étals, propre à l'approche du mois de jeûne. Un Ramadhan qui risque néanmoins d'être dramatique devant tant de légèreté et d'imprudence que partagent, hélas, d'autres localités de Constantine avec la nouvelle ville Ali-Mendjeli.