Le Mouvement pour l'union des enfants de chouhada (MUEC) de la wilaya III vient de décrier la charte pour la paix et la réconciliation nationale. Dans un communiqué parvenu, hier, à notre bureau, l'organisation que préside Saïd Laïmchi est allée jusqu'à appeler au boycott pur et simple de cette consultation. “La wilaya III n'a pas pardonné à la France coloniale pour ses crimes dans notre pays, elle ne saurait accepter de pardonner aux criminels de l'Algérie indépendante qui ont agi par conviction idéologique”, soulignent les rédacteurs du document ajoutant : “La Kabylie fidèle aux martyrs du FFS de 1963-1965, ses blessés et traumatisés de 1980 et ses enfants tombés depuis 2001 ne saurait admettre une amnistie dont les objectifs sont obscurs et inadmissibles.” À travers le projet de Bouteflika, le MUEC de la wilaya III ne voit qu'une double agression pour la Kabylie. En premier lieu, ce mouvement se dit heurté par la charte de réconciliation nationale qui va, selon lui, clouer le bec à la région sur tout ce qui concerne les massacres perpétrés par le pouvoir et les islamistes contre ses enfants. La deuxième “offense” à laquelle fait référence le communiqué est “une nouvelle humiliation en faisant adopter par un douteux conseil scientifique de l'université Mouloud-Mammeri une résolution décernant à l'ennemi de la wilaya III le prix docteur honoris causa”. A. T.