La répression des manifestants ne veut pas cesser. Depuis quelques jours, ils sont encore plusieurs à être convoqués par la justice ou par les services de sécurité. Dans plusieurs wilayas du pays, ce sont les manifestants les plus en vue du mouvement populaire qui sont ciblés. Walid Kechida, un jeune internaute de Sétif a été, quant à lui, placé sous mandat de dépôt lundi dernier, pour cause de ses publications sur les réseaux sociaux. Walid Kechida est l'animateur d'une page Facebook (hirak Memes). À Médéa, c'est le procès en appel du détenu Rafik Diaf qui a été programmé pour hier. On ne connaît pas encore l'issue du jugement. À Souk-Ahras, c'est le procès du détenu Khalil Rahal qui était programmé pour hier au tribunal de la ville. Pour rappel, Khalil Rahal avait été arrêté le 7 avril dernier. Après son arrestation, la police a perquisitionné son domicile et saisi son matériel informatique et son téléphone portable. Présenté deux jours plus tard devant le procureur du tribunal de Souk-Ahras, Khalil Rahal a été déféré devant le juge d'instruction qui l'a placé sous mandat de dépôt à la prison de la ville. Il est accusé, selon le Comité national pour la libération des détenus (CNLD) "de participation à un complot d'atteinte au moral des troupes de l'armée (allant jusqu'à intelligence avec l'ennemi étranger), outrage à corps constitués et publications de photos sur Facebook pouvant porter atteinte à l'Etat". À Annaba, le dossier du détenu Zakaria Boussaha était programmé pour la journée d'hier, également, et ce, devant la chambre d'accusation de la Cour de la ville. Zakaria Boussaha a été placé sous mandat de dépôt le 14 avril et fait face à 5 chefs d'inculpation. À Mila, c'est le procès en appel de Chems-Eddine Bouchama qui était programmé pour la journée d'hier à la Cour de Mila. Il a été condamné en première instance à une amende de 20 000 DA dans l'affaire des élections présidentielles du 12 décembre dernier. À Chlef, Abdelkader Djabellah a été convoqué une seconde fois par la police judiciaire de Ouled Farès. À Aïn Témouchent, Djaouad Bouchikhi, un agent de sécurité au service des urgences médico-chirurgicales de l'hôpital Ahmed-Medeghri, poursuivi pour diffamation après avoir dénoncé dans une vidéo enregistrée et diffusée sur les réseaux sociaux le manque de masques pour faire face à l'épidémie de coronavirus et les mauvaises conditions de travail, a été condamné à une peine de 6 mois avec sursis assortie de 30 000 DA d'amende. Trois autres personnes poursuivies dans le même dossier, ont écopé chacune d'une amende de 30 000 DA pour avoir filmé avec la création d'un support médiatique sur la toile. L'audience s'est déroulée en vidéoconférence reliant le tribunal et la maison d'arrêt de Aïn Témouchent où l'accusé principal était placé sous mandat de dépôt. À Chlef, l'activiste Abdelkader Djabellah a été arrêté après sa convocation hier matin par la police, et il sera présenté devant le procureur du tribunal de Chlef, aujourd'hui. À noter également que le procès du journaliste Belkacem Djir a été programmé pour le 17 mai prochain au tribunal de Bir Mourad-Raïs. Pour rappel, la chambre d'accusation de la Cour d'Alger (Ruisseau) a annoncé officiellement en date du 22 avril un non-lieu pour l'accusation d'"atteinte au moral des troupes de l'armée" contre Belkacem Djir, journaliste en détention provisoire depuis le 16 juillet 2019 à la prison d'El-Harrach.