L'activiste Ibrahim Daouadji a été condamné, jeudi par le tribunal de Sidi M'hamed (Alger) à une peine de 6 mois de prison ferme assortie d'une amende de 50 000 DA. Présenté le 2 avril dernier devant le même tribunal, le procureur de la République avait requis trois ans de prison ferme à l'encontre du jeune militant de Mostaganem. Accusé d'"incitation à attroupement non armé", "atteinte au moral des troupes d e l'armée" et de poster des "publications Facebook pouvant porter atteinte à l'intérêt national", le jeune activiste a été arrêté le 16 mars à Mostaganem avant d'être présenté trois jours plus tard, jeudi 19 mars, devant le procureur de Sidi M'hamed qui a décidé de le placer sous mandat de dépôt. "La défense, fortement mobilisée, a démontré que la procédure diligentée à l'encontre de cet acteur de la société civile, souffre d'irrégularités flagrantes et que, par ailleurs, les poursuites sont dénuées de tout fondement légal. Daouadji Ibrahim a clamé également son innocence", a indiqué la députée Fetta Sadat dans un post publié sur sa page Facebook. "Aujourd'hui, le tribunal vient de lui asséner une peine de 6 mois de prison ferme et 50 000 DA d'amende ferme pour de prétendus faits d'outrage et de diffamation envers l'Armée nationale populaire", a-t-elle précisé. Dans la journée de jeudi 9 avril toujours, plusieurs autres militants du hirak de plusieurs villes du pays ont soit comparu, soit reçu des convocations à comparaitre, ont rapporté le Comité national pour la libération des détenus (CNLD) et le Réseau de lutte contre la répression. Le militant Khalil Rahal, arrêté mardi 6 avril dernier, a été déféré devant le juge d'instruction qui l'a placé sous mandat de dépôt à la prison de Souk-Ahras. Il a été poursuivi, a indiqué le comité, pour "participation à un complot d'atteinte au moral des troupes de l'armée (allant jusqu'à intelligence avec l'ennemi étranger), outrage à corps constitués et publications de photos sur Facebook pouvant porter atteinte à l'Etat". Et au CNLD de préciser : "La première accusation est criminelle, les deux dernières sont correctionnelles." À Béjaïa, l'affaire de l'activiste Farid Mecham a également été programmée jeudi. Le jeune militant est poursuivi pour incitation à attroupement non armé et outrage à corps constitués. "Le procès sera renvoyé automatiquement à une autre date suite aux décisions du ministère de la Justice (mesure de précaution et de lutte contre la propagation du Covid-19)", a indiqué le CNLD. Dans la ville voisine, à Bordj Bou-Arréridj, le militant Mohcène Mouassi a été convoqué par le service de la cybercriminalité de la police judiciaire (sûreté de wilaya de Bordj Bou-Arréridj). À Batna, l'ex-détenu et militant du RCD, Sami Abbas, a été convoqué par la police de la sûreté de daïra de Merouana. À Tipasa, l'activiste Hamza Kharoubi a, lui aussi été convoqué par la police de la sûreté de wilaya suite à la demande du procureur du tribunal de Koléa. Dans la journée de jeudi 8 avril toujours, le tribunal de Sidi M'hamed a décidé le renvoi des procès de Mesrouk Kamel et de Bouchenane Omar, à l'audience du 21 mai 2020 et celui d'Alloune Nabil à l'audience du 7 mai 2020, a indiqué Fetta Sadat sur sa page Facebook. En outre, le procès en appel de Houari El-Hachemi est programmé pour demain dimanche à la Cour de Saïda. L'activiste a été arrêté le 7 février et condamné à 2 ans de prison dont 1 an avec sursis le 26 février dernier pour "outrage à corps constitués". À Tébessa, le procès en appel du détenu Aziz Bekakria a été programmé pour le 27 avril à la Cour de cette ville. Il a été arrêté jeudi 27 février, placé en garde à vue au commissariat puis présenté au tribunal de Tébessa. Ayant comparu le 1er mars pour incitation à attroupement non armé dans ses publications Facebook, le juge l'a condamné à 18 mois de prison ferme alors que le procureur n'en a requis que 3. Deux bonnes nouvelles tout de même : l'activiste Hakim Kim, administrateur de la page Facebook Dz23, a été relâché, jeudi après-midi, après avoir passé une nuit en garde à vue à la brigade de gendarmerie. À Constantine, le militant Abdelmoundji Khelladi a bénéficié, jeudi toujours, d'une relaxe à l'issue de son procès en appel. Cet emballement de la machine contre les activistes du hirak a été une source d'inquiétude pour nombre de militants des droits de l'Homme comme Saïd Salhi qui a dénoncé une "chasse aux activistes du hirak", avant de s'exclamer : "L'état d'urgence sanitaire, ne doit pas être utilisé par le pouvoir pour attenter aux libertés fondamentales et aux militant(e)s."