L'équipe pluridisciplinaire de l'université Abderrahmane-Mira de Béjaïa, coordonnée par Dr Sofiane Aoudia, a annoncé que le prototype de respirateur artificiel, mis au point par les ingénieurs de l'établissement et homologué, sera fabriqué à l'échelle industrielle. Et c'est l'Entreprise nationale de l'industrie électronique (Enie) de Sidi Bel-Abbès qui a été choisie pour produire cet appareil à grande échelle, ont indiqué, hier, les enseignants chercheurs que nous avons rencontrés au Hall de technologie du campus Targa Ouzemour de Béjaïa. Cet appareil médical, appelé Turet (poumon en tamazight), sera d'une grande utilité pour les patients ayant des difficultés respiratoires, a indiqué Dr Idjdare. Ces équipes pluridisciplinaires ont entamé leur projet le 6 avril dernier après que l'ex-recteur, le Pr Saïdani, a pris attache avec eux, avec l'aide précieuse de certaines entreprises, Semaf et Stem Educatec en l'occurrence. Le ministre de l'Industrie, Ferhat Aït-Ali, a reçu récemment une délégation de cette équipe pluridisciplinaire. Et c'est à cette occasion qu'ils ont appris que leur projet a été sélectionné. Mais, en vérité, tous les laboratoires de recherche que compte l'Université de Béjaïa ont été mis à contribution pour aider, un tant soit peu, à faire face à cette pandémie de Covid-19. Pr Madani Khodir, directeur du Centre de recherche en technologie agroalimentaire, nous apprend que l'une des équipes s'apprête à publier son travail dans une revue scientifique sur l'importance de la vaccination. L'enquête révèle, selon Pr Madani, que les bases de données vaccinales, corrélées avec le nombre de décès et de sujets atteints du coronavirus en Algérie, sont nettement inférieures. Il a expliqué qu'avec notre politique sanitaire l'Algérien résiste mieux par rapport aux habitants de pays où le vaccin BCG (vaccin contre la tuberculose) n'est plus obligatoire pour toute la population depuis 2007. Il le reste, cependant, pour certaines professions à risque et fortement recommandé dès la naissance chez certains enfants. "On veille sur la qualité des bavettes avant qu'elles ne soient mises à la disposition du personnel médical, voire leur commercialisation", nous explique M. Khodir. Notre interlocuteur nous a fait une démonstration en observant à l'aide d'un microscope optique les différents tissus avec lesquels sont fabriquées les bavettes, qui sont soumises au contrôle. Les bavettes préconisées sont celles d'un fabricant local, les établissements Amokrane en l'occurrence, jugées "plus résistantes et répondant aux normes d'un masque de protection FFP2" (filtering facepiece). "Il protège son porteur de l'inhalation d'agents infectieux ou de microparticules. La capacité de production de cette entreprise est de 10 000 bavettes par jour", a affirmé M. Madani. Depuis quelque temps, les équipes se sont mises à fabriquer des masques de plongée sous-marine. C'est une idée d'une équipe scientifique italienne, qui a modifié les masques de plongée sous-marine de marque Decathlon pour les adapter aux respirateurs artificiels et qui a mis les plans de sa conception sur le Net pour que tout le monde en profite en cette crise sanitaire de Covid-19, a affirmé Pr Madani. En somme, l'Université de Béjaïa, qui a mis son savoir au profit du secteur de la santé, a joué un rôle prépondérant dans la lutte contre la propagation du Covid-19.