Le groupe français a été informé par Occidental Petroleum qu'il ne pouvait pas acquérir les actifs algériens d'Anadarko. Le groupe pétrolier français Total a révélé mardi qu'il ne pourrait pas racheter les actifs pétroliers et gaziers de la compagnie américaine Anadarko en Algérie. "Occidental nous a officiellement dit que nous ne pourrions pas acquérir les actifs en Algérie", a déclaré le P-DG de Total, Patrick Pouyanné, lors d'une conférence téléphonique avec des analystes après la publication des résultats trimestriels du groupe. La transaction s'est heurtée au droit de préemption exercé par l'Algérie à travers Sonatrach sur les actifs d'Anadarko. Total avait annoncé début mai 2019 la signature d'un accord avec l'américain Occidental Petroleum en vue de racheter pour 8,8 milliards de dollars (7,9 milliards d'euros) les actifs pétroliers et gaziers du groupe Anadarko en Algérie, au Ghana, au Mozambique et en Afrique du Sud, dans le cadre d'une OPA d'Occidental Petroleum sur Anadarko. La finalisation de cette acquisition était une condition au rachat par Total des actifs pétroliers et gaziers africains d'Anadarko pour 8,8 milliards de dollars. Chose faite début août 2019 lorsqu'Occidental Petroleum avait annoncé avoir finalisé l'acquisition d'Anadarko Petroleum après le vote favorable des actionnaires de ce dernier. L'échec de l'acquisition des actifs algériens d'Anadarko constitue une mauvaise nouvelle pour le groupe Total. Les actifs d'Anadarko en Algérie représentent environ 260 000 barils par jour (bpj), soit plus de 25% de la production nationale de brut estimée à un million de bpj. Anadarko est opérateur en Algérie des blocks 404a et 208 avec une participation de 24,5% dans le bassin de Berkine (champs de Hassi Berkine, Ourhoud et El-Merk) dans lesquels Total détient déjà 12,25%. Cette acquisition, si elle s'était réalisée, aurait fait de Total un acteur de plus en plus important au sein de l'économie algérienne. Cette annonce faite mardi par le P-DG de Total vient définitivement clore le débat sur un sujet alimenté, il est vrai, par une position algérienne ambiguë. En effet, au lendemain de l'annonce de l'accord, Mohamed Arkab, ministre de l'Energie, avait refusé que Total s'empare des gisements en Algérie et avait indiqué qu'il pourrait brandir son droit de préemption pour bloquer la transaction. Mais cette menace s'est vite estompée au profit de la recherche d'un "bon compromis" tout en maintenant "de bonnes relations avec des partenaires étrangers". D'ailleurs, dès juin 2019, des contacts entre Mohamed Arkab et Patrick Pouyanné, ont été initiés pour essayer de trouver le fameux "compromis". La finalisation en août dernier de l'acquisition d'Anadarko par Occidental semble avoir imposé une position claire de l'Algérie. Une position, rendue publique début décembre, dans laquelle le ministre de l'Energie s'était prononcé sur l'incompatibilité de l'opération avec le maintien d'Anadarko dans le contrat d'association sur le périmètre de Berkine et invitant, en conséquence, Sonatrach à exercer son droit de préemption sur les intérêts détenus par Anadarko en Algérie.