En fuyant le capitale, réputée pour l'exigence de son public, l'équipe nationale n'a pu éviter la déroute à Oran. Cinq buts à deux. Une défaite sans précédent dans les annales des Verts, qui se ramassent aujourd'hui à la petite cuillère. Et par le premier venu. La défaite contre les Grean Eagles, pourtant loin d'être flamboyants dimanche soir, c'est le calice bu jusqu'à la lie. Le score sans appel de 5 à 2, qui aurait pu être plus cinglant sans deux ou trois arrêts réflexes de Mezaïr, montre l'état de dégénérescence et de pourrissement de notre football qui symbolise aujourd'hui l'humiliation, la frustration. Pendant ce temps nos voisins marocains et tunisiens, qui ne peuvent pourtant se targuer d'avoir les mêmes moyens que nous, planent sur l'Afrique et s'apprêtent à savourer le plaisir d'une double qualification, la CAN et le Mondial. En fait, la suprême humiliation de dimanche soir, loin d'être un accident de parcours, se situe le plus logiquement du monde dans la trajectoire de précédents échecs, dont l'élimination prématurée de l'USMA et la JSK, le MCO dans les compétitions africaines des clubs. Aujourd'hui, les faits sont là, obtus et têtus. Et il n'y a que les responsables de la fédération, plongés dans leur autisme, à voir les choses autrement, à tenter de nous faire croire que la situation n'est pas si mal que cela. Il n'y a pire aveugle que celui qui refuse de voir les choses. Par conséquent, aujourd'hui, pour les autorités politiques du pays, le devoir absolu est de prendre les mesures qui s'imposent pour la relance du football et la reconstitution d'une équipe nationale, au demeurant le meilleur ambassadeur pour vendre l'image du pays à laquelle le président de la République attache une importance particulière. A deux mois de la fin du mandat de l'actuel bureau fédéral, M. Raouraoua doit se rendre à l'évidence et admettre sportivement qu'il a échoué. Car la finalité, l'objectif d'une fédération de football, n'est pas tant de mettre en place des structures administratives, certes utiles, qui ne sont que des adjuvants. L'objectif, c'est la relance du football, à travers un travail en profondeur avec, à la clé, une équipe nationale qui occupe dans le concert des nations une place proportionnelle au prestige et à l'ambition de notre pays. Egalement des clubs qui doivent avoir leur mot à dire dans les compétitions internationales et régionales. Des objectifs qui ne sont pourtant pas la mer à boire. Mais les faits sont là. Raison pour laquelle nous demandons gentiment aux responsables de la fédération : “Footez le camp !” N. S.