Il s'agit d'accompagner le déconfinement progressif, outre le port du masque, par le renforcement des équipes d'enquêteurs épidémiologiques. Afin de réussir une stratégie de déconfinement progressif par régions, le ministère de la Santé vient d'instruire les établissements hospitaliers à l'effet de procéder au renforcement des services d'épidémiologie et de médecine préventive (Semep) dans le contexte de la pandémie de Covid-19. Présentée sous formes de directives exécutoires, l'instruction ministérielle, datée du 6 mai, semble s'inspirer des recommandations du comité scientifique qui a ouvert un débat autour du plan de sortie du confinement sanitaire après près de deux mois. Le plan devra être, selon nos informations, accompagné par la méthode de confinement ciblé. Le ministère de la Santé rappelle que l'instruction a pour objectif "d'éviter que les cas se transforment en clusters et ou en foyers épidémiques", d'autant que les services d'épidémiologie constituent "la pierre angulaire dans la prévention et la lutte contre la propagation du virus Covid-19". La note vient ainsi mettre un peu d'ordre dans les services épidémiologiques pour améliorer les conditions de travail et uniformiser les techniques d'investigation enclenchées autour des sujets contacts et suspectés. Sans le mentionner explicitement, le ministère se prépare pour lancer le confinement ciblé après la levée du confinement sanitaire général. La mise en quarantaine sanitaire "ciblée" devra permettre d'éviter de confiner toute la population. Il s'agit, autrement dit, d'accompagner le déconfinement progressif, outre le port du masque, par le renforcement des équipes d'enquêteurs épidémiologiques. Ces "détectives" épidémiologiques seront appelés à enclencher, après apparition de cas positifs, des enquêtes autour de tous les contacts. Un porteur du virus confirmé suggère, par définition, entre 15 à 20 contacts à isoler et surveiller. D'où l'importance de consolider les groupes d'enquêteurs pour développer le confinement ciblé qui sous-entend, par définition, de confiner tous les contacts d'un nouveau cas notifié et ce, pendant 14 jours. Pour cela, le ministère prévoit un redéploiement d'un nombre nécessaire d'effectifs existant déjà dans l'établissement de santé pour renforcer les Semep qui ne sont pas suffisamment dotés en personnel. Il est notamment question d'affecter du personnel médical, paramédical, administratif et de service pour "assurer la réalisation des activités d'identification précoce et de suivi des sujets contacts en tenant compte du bassin de population à prendre en charge". En somme, cette activité "enquête épidémiologique" ne requiert pas de grandes compétences spécialisées ; il est beaucoup plus question de recueillir un nombre d'informations sanitaires autour du cas confirmé au Covid-19 et de ses contacts, en remplissant un formulaire épidémiologique-type préétabli. Les enquêteurs devront aussi assurer "le suivi des patients hospitalisés, le transfert des supports de notification dûment remplis à la DSP, ainsi que le suivi du tracé du circuit du cas Covid-19, y compris celui du suspect". La mission de l'enquêteur s'annonce laborieuse au niveau des EPSP, puisque le travail d'investigation le plus imprtant se fait à l'échelle locale. Le Semep aura d'abord à former et à encadrer les équipes en charge du suivi des sujets. Les enquêteurs rattachés aux structures sanitaires de proximités devront s'acquitter également de la tâche de surveillance et de suivi épidémiologique. Ils devront, par la même occasion, identifier, rechercher et assurer le suivi des sujets contacts. Ensuite, ils transmettront la liste des sujets contacts, ainsi que la fiche de suivi d'un cas confirmé ou probable au Covid-19. Le ministère a rappelé enfin qu'il y a un point focal chargé du suivi des sujets contacts au niveau de chaque Direction de wilaya de la santé.