L'équipe de France de football, outre du caractère et de l'impact physique face aux combatifs Irlandais, sait qu'il va lui falloir imposer son jeu, retrouvé depuis le retour de Zinédine Zidane, pour aller briller à Dublin, mercredi, en qualifications au Mondial-2006. Cela a beau être un Irlande-France et se passer à Lansdowne road, les Bleus ne vont pas disputer un match de rugby. Il lui faudra, certes, faire preuve d'une belle capacité de résistance physique, d'une drôle de lucidité dans un stade vert, et d'un engagement total. Mais pas seulement, rappellent en chœur le sélectionneur Raymond Domenech et ses joueurs. “Si on se contente d'attendre et de subir, à un moment donné on craque. Il faut aussi poser des problèmes à l'adversaire”, estime Domenech, qui ne veut surtout pas limiter le jeu des Irlandais à leur fameux “fighting spirit”. “L'Irlande, ce n'est pas que le jeu physique. Il ne faut surtout pas les réduire qu'à cela. Il y a un vrai groupe, un vrai collectif. On ne pas peut réduire leur jeu à "je tape et je cours". Cette équipe sait faire autre chose”, ajoute-t-il. “L'Irlande, c'est l'équipe qui nous a posé le plus de problèmes jusqu'ici”, poursuit le sélectionneur, qui affirme : “On n'a que peu de chances si on entre dans le jeu de la provocation. Il faudra jouer.” Les Bleus, s'ils savent qu'ils vont “souffrir” (Makelele) ou devoir répondre présents dans “les duels” (Vieira), sont sur la même longueur d'onde : “On ne peut pas jouer sans ballon pendant 90 minutes. À un moment ou un autre, il faudra mettre le pied sur le ballon”, assure Makélélé. “Par la circulation de balle, on a réussi à fatiguer (les joueurs des îles Féroé). Si on arrive à gagner à Dublin, cela peut bien se passer”, ajoute Malouda, dont l'entente parfaite avec Zinédine Zidane a éclairé les rencontres face à la Côte d'Ivoire (3-0), le 17 août, et les Féroé (3-0) samedi à Lens. À Dublin, Malouda pourrait toutefois n'être que remplaçant si Raymond Domenech choisissait de lancer Dhorasoo dans un milieu défensif à trois aux côtés de Vieira et Makelele. Trois joueurs pour le combat, à charge pour Zidane dans le rôle de meneur axial qui lui est confié depuis son retour en sélection, de les faire fructifier. Car le jeu français, comme c'était le cas à l'Euro-2004, est redevenu largement tributaire des inspirations de son génial n°10. “Zidane, c'est le maestro, sourit Gallas. C'est lui qui accélère le jeu, qui le ralentit.” Malouda explique: “C'est un point d'appui. Quand on fait l'appel, on sait que le ballon va arriver. Il donne confiance. Il a une telle facilité. On sait qu'on peut lui donner le ballon, il saura le négocier.” De la Zidane-influence à la fameuse Zidane-dépendance dont a vu parfois souffrir l'équipe de France, il n'y a toutefois qu'un pas. Après la sortie de Zidane contre les Féroé, les Bleus ont ainsi perdu un peu le contrôle, se souvient Sagnol. “Sans Zidane, on est retombés dans nos travers”, regrette le défenseur du Bayern Munich. “On menait, on jouait à domicile, il n'y avait pas d'inquiétude”, tempère Domenech. Reste que les Irlandais, emmenés par leur guerrier en chef Roy Keane, seront sans doute moins spectateurs qu'ont pu l'être Ivoiriens et Féroïens. Et que Zidane qui, dans l'équipe du 1er avril, songeait tout haut : “jouer à Lansdowne Road (...), gagner et repartir, cela m'irait bien”, va sans doute subir à Dublin le premier vrai test depuis son retour début août.