L'Armée nationale libyenne (ANL), dirigée par le général à la retraite Khalifa Haftar, a poursuivi dans la nuit de samedi à hier ses raids aériens contre la capitale Tripoli, ont rapporté les médias locaux, alors que le bombardement de l'aéroport de Miitiga a fait quatre victimes civiles, dont une fillette de 5 ans, selon le communiqué du Gouvernement d'union nationale (GNA), basé à Tripoli et internationalement reconnu. "Les forces du criminel de guerre (Khalifa Haftar) ont tiré plus d'une centaine de roquettes et de missiles sur des quartiers résidentiels du centre de la capitale Tripoli samedi", a indiqué le GNA sur facebook. "L'aéroport international de Miitiga a été visé par des dizaines de tirs, touchant un avion civil qui s'apprêtait à décoller pour ramener des citoyens bloqués à l'étranger en raison de la pandémie du nouveau coronavirus", a déploré le GNA. Dans un communiqué diffusé samedi soir sur sa page facebook, la Mission de l'ONU a confirmé que "les forces de l'Armée nationale libyenne ont bombardé l'aéroport de Miitiga aujourd'hui (samedi, ndlr) alors qu'un avion civil se préparait à quitter Tripoli". Toujours selon la Manul, "ces violents bombardements ne sont qu'un autre aperçu d'une série d'attaques aveugles, dont la plupart sont attribuées à des forces fidèles à l'‘Armée nationale libyenne' qui, depuis le début du mois, ont tué plus de 15 civils et blessé 50 autres personnes". La violence des affrontements en Libye est montée d'un cran ces dernières semaines, faisant craindre le pire dans un contexte de propagation du nouveau coronavirus. Selon la Manul, ces attaques, qui ont lieu de plus en plus près des quartiers résidentiels, font régulièrement des victimes parmi les civils. Pour l'ONU, l'intensification de ces attaques, "en particulier à un moment où les musulmans libyens tentent d'observer pacifiquement le Ramadhan et luttent simultanément contre la pandémie de Covid-19", est source d'inquiétude et ne fait qu'entraver encore un peu plus "la reprise du dialogue politique". "Les personnes coupables de crimes en vertu du droit international devront rendre des comptes et s'engager à documenter les violations et à les partager, le cas échéant, avec le groupe d'experts et la Cour pénale internationale", estime la mission onusienne en Libye. L'annonce, le 29 avril dernier, par Khalifa Haftar de "la fin de l'accord de Skhirat (Maroc)", en affirmant aussi être porteur d'un "mandat du peuple", a exacerbé le conflit entre les parties rivales, menaçant désormais le pays d'un enlisement porteur d'incertitudes sur l'unité de la Libye et sur la stabilité durable de toute la région.