Que ce soit à Relizane, à Aïn Témouchent ou à Sidi Bel-Abbès, les banques du sang sont à sec. Des initiatives sont lancées pour tenter de parer à la situation qui commence à devenir inquiétante. Le confinement, conjugué au mois de Ramadhan, a induit une situation des plus inquiétantes pour les opérations de collecte du sang dans les structures hospitalières de l'ouest du pays. La plupart des hôpitaux font face à un manque criant en poches de sang, pourtant indispensables au bon fonctionnement de certains services, notamment la chirurgie, les accouchements et l'oncologie, dont les besoins sont toujours importants. Que ce soit à Relizane, à Aïn Témouchent ou à Sidi Bel-Abbès, les banques du sang sont à sec. Ainsi, à Aïn Témouchent, pour parer au déficit au niveau de la banque du sang qui connaît ces derniers temps un sérieux manque en matière de pochettes, estimé à plus de 70%, l'association Djaber-Ibn Hayane de don du sang a lancé une vaste opération de collecte qui a débuté quelques jours avant le début du Ramadhan et ce, en coordination avec l'EHS Dr-Benzerdjeb et la direction des affaires religieuses et des wakfs. Cette initiative se poursuivra jusqu'à la fin du mois de Ramadhan. C'est ce qu'a indiqué son président, Dr Agha Maâradj. Celui-ci n'a pas caché sa satisfaction quant à l'engouement qu'a connu cette opération, dans la mesure où de nombreux donneurs ont répondu favorablement à l'appel de son association en guise de solidarité avec les personnes malades, notamment celles qui se trouvent hospitalisées et qui devront subir des interventions chirurgicales, ainsi que celles qui se trouvent au service oncologie. Dans le même sillage, une opération similaire a eu lieu dans la soirée de samedi au centre de transfusion sanguine à l'EPH de Béni Saf, où les donneurs ont répondu présents, en dépit du confinement, et ce, grâce à la volonté de nombreuses associations qui se sont jointes à cet élan humanitaire de solidarité envers les malades et autres victimes d'accident qui sont dans un besoin pressant de sang. Dans la wilaya de Sidi Bel-Abbès, plus de 80 poches de sang ont été collectées à l'initiative de la commission de la santé, hygiène et protection de l'environnement de l'Assemblée populaire de wilaya. Une campagne de don du sang a été lancée à la fin de la semaine dernière au Centre anti-cancer (CAC) de Sidi Bel-Abbès au profit des malades hospitalisées à travers les différents établissements hospitaliers de la wilaya. Selon le directeur du CAC, M. Talha, cette campagne d'une journée inscrite dans le cadre des efforts menés localement, qui a eu un écho favorable auprès des donneurs, a permis la collecte de 83 poches de sang. Elle a pour objectif d'alimenter la banque du sang du centre de transfusion sanguine de Sidi Djilali, surtout en cette période de propagation de l'épidémie de Covid-19. À ce propos, le président de la commission de la santé de l'APW, Abderahim Hamdi, a signalé que cette première action, qui a été une occasion pour sensibiliser les donneurs à la nécessité de faire don de leur sang pour répondre aux besoins des patients, sera suivie d'une seconde opération prévue à l'occasion de la célébration de Leïlat El-Qadr. Par ailleurs, à Relizane, grâce aux efforts conjugués de la commission de wilaya des donneurs de sang et des Scouts musulmans algériens, plus de 200 poches de sang ont été collectées dans la semaine qui a précédé le début du mois de Ramadhan. "Nous avons collecté de quoi tenir entre 10 et 15 jours pendant le mois de Ramadhan, grâce au concours de la population qui s'est impliquée dans cette action bénévole qui sauvera des vies", a déclaré M. Fekira, président de la commission de wilaya des donneurs de sang à Relizane. Ces deux dernières semaines, la direction de la jeunesse et des sports, la radio locale, la presse et les imams ont sensibilisé les citoyens à donner du sang avant l'arrivée du Ramadhan. D'habitude, le mois de jeûne est celui où l'on enregistre le plus haut taux de don du sang, notamment après la prière des tarawih, où les fidèles se ruent sur les camions de collecte de sang. Le fait est que la banque du sang de Relizane dispose d'un stock de 1 000 poches. Il faut au moins 10 poches de sang pour un accouchement. Le service de maternité de l'hôpital Mohamed-Boudiaf enregistre en moyenne 20 accouchements par jour. Pour remédier à cette situation et maintenir une certaine continuité des collectes de sang pendant le mois de Ramadhan, la commission de wilaya des donneurs de sang de Relizane a proposé au ministère de la Santé de mettre en place un programme de collecte après la rupture du jeûne. Le principe est simple : chaque soir, les deux camions de collecte de sang des deux hôpitaux Mohamed-Boudiaf de Relizane et Ahmed-Francis d'Oued R'hiou seront placés dans des cités ou quartiers, de manière à ce que les citoyens puissent faire des dons près de chez eux. Ce qui fera gagner du temps et du sang à ces hôpitaux.
