Dans cet entretien qu'il nous a accord�, le Pr Kamal Kezzal fait part du red�ploiement de l'entit� qu'il dirige en plaidant pour une meilleure implication des Alg�riens dans le don du sang qui est un acte hautement humain et civilisationnel. Entretien r�alis� par Fatma Haouari Le Soir d'Alg�rie : Vous �tes � la t�te de l'Agence nationale du sang qui conna�t un red�ploiement de ses structures. Pouvez-vous nous parler de votre nouveau plan d'action ? Pr Kezzal : l�Agence nationale du sang (ANS) est un �tablissement public � caract�re administratif, � vocation scientifique et technique, cr�� le 9 avril 1995 en application du d�cret ex�cutif n�95-108 et plac� sous la tutelle du ministre de la Sant� et de la R�forme hospitali�re. Elle a pour principale mission, l��laboration et le suivi de la mise en �uvre d�une politique nationale du sang en particulier l�organisation de la transfusion sanguine, l��laboration des r�gles de bonne pratique de l�exercice de l�activit� transfusionnelle et des normes en mati�re de contr�le du sang et de ses d�riv�s, ainsi que l��tablissement de la nomenclature des r�actifs, des consommables et des �quipements. Ses autres missions sont l'�tablissement des techniques utilisables, la proposition des tarifs de cession, la centralisation de l�information en mati�re de sang et de ses d�riv�s aux fins d��valuation. Mais �galement, la promotion des activit�s de fractionnement et des biotechniques et la fabrication des r�actifs utilis�s ainsi que la formation et la recherche dans le domaine de la transfusion sanguine. Ceci, sans oublier le r�le de l�agence dans le domaine de la promotion du don de sang en collaboration avec la F�d�ration alg�rienne des donneurs de sang. L�Agence est administr�e par un conseil d�administration dont le r�le est de d�finir les orientations relatives � l�organisation et au fonctionnement g�n�ral de l�agence. Elle est �galement dot�e d�un conseil scientifique charg� de donner des avis sur les questions m�dicales, scientifiques et techniques en rapport avec les missions de l'agence. Notre objectif est de satisfaire les besoins nationaux en produits sanguins labiles s�rs, efficaces, de qualit� et en quantit� suffisante, l�agence est appel�e, suivant les recommandations de l�Organisation mondiale de la sant�, � mettre en place une strat�gie nationale permettant la concr�tisation des points suivants : - la bonne organisation des structures de transfusion sanguine et la coordination entre celles-ci au niveau national ; - la collecte du sang exclusivement chez des donneurs volontaires s�lectionn�s dans des groupes de population � faible risque et donnant r�guli�rement leur sang car ce type de donneurs permet un approvisionnement en sang et produits sanguins s�r et ad�quat ; - la qualification biologique de tous les dons en utilisant les techniques les plus appropri�es et les plus efficaces et en suivant les bonnes pratiques transfusionnelles et les normes en vigueur ; - la r�duction des transfusions non indispensables par une utilisation clinique rationnelle du sang car la transfusion sanguine pr�sente un risque de complications aigu�s ou retard�es et de transmission d�infections. Le syst�me qualit� qui doit recouvrir l�ensemble des activit�s depuis le choix des donneurs jusqu'� l�utilisation optimale de chaque produit. Concernant le red�ploiement de l'ANS, il faut pr�ciser que le Conseil des ministres du 14 avril dernier a planch� sur le don du sang. Et afin d'arriver � satisfaire les besoins th�rapeutiques en sang et en produits sanguins tout en assurant une s�curit� transfusionnelle optimale, des actions sont men�es dans le cadre du programme national du sang � l'horizon 2009. Ces actions concernent tant l'organisation au niveau r�glementaire que l'organisation technique des activit�s transfusionnelles. A cet effet, le minist�re de tutelle a trac� des objectifs strat�giques du programme. A commencer par la promulgation de textes r�glementaires compl�tant et/ou modifiant les textes actuellement en vigueur. La restructuration des sch�mas territoriaux d'organisation de la transfusion sanguine. L'organisation de 12 centres de wilaya et am�nagement de 36 structures de transfusion sanguine. Le renforcement des structures de transfusion sanguine en v�hicules de collecte et de transport du sang ainsi qu'en �quipements. Le d�veloppement des ressources humaines et la formation des personnels de la transfusion. La promotion du don du sang en r�duisant les dons issus des donneurs familiaux et en augmentant les dons de 10% par an. Le d�veloppement de la collecte mobile pour un objectif de 60% des dons collect�s en �quipe mobile. Le d�veloppement de l'activit� de s�paration du sang pour arriver � un taux de 100%. La mise en place d'un programme national d'assurance qualit� op�rationnel au niveau des 48 wilayas du pays. La cr�ation d'un laboratoire national de r�f�rence du sang. La mise en place d'un programme de collecte de plasma destin� au fractionnement et son d�veloppement par aph�r�se et enfin le renforcement du r�seau transfusionnel par la mise en place d'un syst�me informatique appropri�. Le co�t de ce programme est de 1 672 000 000 DA dont 80 000 000 DA sont destin�s pour le r�seau informatique. Quelles sont les actions que vous avez r�alis�es dans le cadre de ce programme ? Il y a eu d'abord sur le plan r�glementaire, l'arr�t� portant cr�ation, organisation et attribution des structures de transfusion de sang n�198 du 15/2/2006, suivi de la circulaire minist�rielle n�007 du 12/6/2006, rendant obligatoire l'offre d'une collation au donneur de sang. Par la suite, il y a eu la d�cision minist�rielle n� 443 du 12/6/2006 portant institution d'une journ�e nationale du don et du donneur de sang et enfin l'arr�t� n�2873 du 06/5/2008 modifiant la liste des structures de transfusion sanguine annex�e � l'arr�t� n�198 du 15 f�vrier 2006 portant cr�ation, organisation et d�finition des attributions des structures de transfusion sanguine. Sur le plan des infrastructures, les travaux de construction des 12 nouveaux centres de wilaya de transfusion sanguine qui ont concern� Alger, Tizi-Ouzou, Boumerd�s, Tipasa, Constantine, S�tif, Annaba, Batna, Oran, Tlemcen, Sidi- Bel-Abb�s et B�char sont � la phase de mise en �uvre. Les nouvelles structures seront op�rationnelles � compter de la fin de l'ann�e 2008 pour certaines d'entre elles et d'autres au cours de l'ann�e 2009. A ce propos, je vous informe que le premier centre hors h�pital qui se trouve dans la wilaya ouvrira ses portes au mois d'octobre prochain. A compter du m�me mois, des centres de pilotage seront informatis�s pour toutes les �tapes de la cha�ne transfusionnelle, depuis l'enregistrement des donneurs de sang jusqu'� la distribution des produits sanguins labiles. En outre, la r�alisation d'un laboratoire national de r�f�rence du sang est programm�e � compter du mois de septembre 2008. Il sera op�rationnel au cours du deuxi�me semestre 2009. Sur un autre chapitre, nous mettons un point d'honneur � former le personnel. Ainsi, 35 m�decins ont b�n�fici� d'une formation dans le cadre du certificat d'�tudes sp�cialis�es (CES) en transfusion sanguine en 2007. Pour 2008, une autre cession a �t� lanc�e le 25 mai dernier avec 62 candidats (praticiens g�n�ralistes) inscrits en provenance de 29 wilayas. Il faut signaler que 400 personnes ont b�n�fici� de ces formations dont pr�s du quart du corps m�dical et les trois quarts du corps param�dical. Les gens ont souvent peur de donner leur sang par crainte d'attraper des maladies. Est-ce que le don du sang pr�sente un quelconque danger pour le donneur ? C'est vrai qu'en d�pit des assurances qu'on fournit, les gens continuent � avoir des appr�hensions. Il n'y a absolument aucun danger, ni pour le donneur, ni pour le receveur. Le don du sang est parfaitement contr�l�. Le d�roulement de sang se fait dans des conditions de s�curit� optimales. D�s l'accueil, on proc�de � l'enregistrement des coordonn�es (nom, pr�nom, adresse, date de naissance) du donneur de sang. On lui fait un examen m�dical et clinique. Le sang est contr�l� syst�matiquement (recherche d'infections syphilis, HIV, h�patites virales B et C, groupage sanguin). Une fois contr�l�es, les poches � sang sont pr�tes � l'utilisation au niveau des services. Il faut dire que gr�ce � cette m�thode, nous avons pu d�celer 40 000 pathologies sur 300 000 drain�s en 2007, que nous avons orient�s vers les services hospitaliers concern�s. Concernant la qualification s�rologique des dons, le pourcentage des tests d�pist�s positifs est de 0,28% pour le VIH,1,08% pour l'h�patite B, 0,41 % pour l'h�patite C et 0,61 % pour la syphilis.. Chaque ann�e en cette p�riode des grandes chaleurs se pose avec acuit� le probl�me de la disponibilit� du sang. Qu'en est-il de cette ann�e ? Effectivement ! Il y a une pression sur le sang notamment dans les villes int�rieures et le sud comme Mascara, A�n Defla... En raison des grandes chaleurs, la collecte journali�re baisse. Nous avons donc d�cid� de doubler les collectes nocturnes. Le probl�me r�side dans les besoins compressibles comme les accidents ou encore les malades thalass�miques qui ont besoin de sang toutes les trois semaines. Pour cette raison, nous avons d�p�ch� des v�hicules sur les plages et dans certains sites pr�cis, comme Sidi Fredj, place Kennedy, Bachdjerrah � Alger. Il faut dire aussi que les v�hicules de collecte demeurent insuffisants. Nous disposons de 28 v�hicules r�partis sur 22 wilayas. On en pr�voit 24 suppl�mentaires d'ici fin 2008. Il est �galement pr�vu un minimum de 1 v�hicule par wilaya et entre 3 et 10 dans les grandes villes. Les citoyens doivent �tre sensibilis�s au don du sang. La pression sur le sang se fera sentir surtout vers la fin du mois de Ramadan, c'est pour cela que nous avons d�cid� de renouveler la campagne de don du sang durant le mois de je�ne avec le minist�re des Affaires religieuses. F. H. ILS SONT CLASS�S EN T�TE DES B�N�VOLES ALG�RIENS Les Constantinois, champions du don de sang Les habitants de la ville des ponts suspendus peuvent s'enorgueillir d'�tre les champions du don du sang puisqu'ils sont class�s premiers en t�te des b�n�voles avec 30 000 dons par an, selon un r�cent bilan �tabli par l'Agence nationale du sang arr�t� au 1er mai 2008. Ils ont m�me r�ussi la prouesse de se d�barrasser du don familial puisque les dons collect�s sont fournis par des b�n�voles r�guliers et occasionnels hors famille, sachant que la moiti� des dons enregistr�s au niveau national pour l'ann�e 2007, soit 51%, provient des donneurs familiaux. Le reste des donneurs r�guliers, 23%, et donneurs occasionnels, 26%. Le rapport note qu'en 2006, 60% des dons �taient familiaux. L'ann�e �coul�e, le nombre de dons de sang � l'�chelle nationale a atteint 367 887, soit une moyenne de 10,81 dons pour 1 000 habitants avec un taux d'�volution de 10% par rapport � l'ann�e 2006. La wilaya de Constantine vient en t�te avec plus de 30 dons /1 000H. Annaba et Alger se partagent la deuxi�me position avec plus de 20 dons/1 000H. Quant � la troisi�me place avec plus de 10 dons/1 000H, elle est occup�e respectivement par : Oran, Sidi-Bel-Abb�s, Blida, Tlemcen, B�char, Beja�a, Illizi, Tizi- Ouzou, A�n-Temouchent, Mascara, Jijel, Laghouat, Tindouf, Sa�da, Batna et Mostaganem. La quatri�me place avec 10 � 5 dons/1000H est d�tenue par Adrar, Gharda�a, Na�ma, Relizane, Ouargla, Skikda, T�bessa, Tipasa, Biskra, Souk Ahras, El-Tarf, S�tif, Tissemsilt, Tamanrasset, Bordj-Bou-Arr�ridj, El- Bayadh, A�n Defla, Chlef, Tiaret, M�d�a et Mila. Moins de 5 Dons/1 000H : 8 wilayas : Guelma, Djelfa, Bouira, Khenchela, OEB, El-Oued, Msila et Boumerd�s.