Le président palestinien, Mahmoud Abbas, a renouvelé mardi ses menaces de mettre fin à la coopération sécuritaire avec Israël et les Etats-Unis, ajoutant que l'annexion de territoires en Cisjordanie annihilerait les chances de parvenir à la paix. Le gouvernement palestinien est "absous, à partir d'aujourd'hui, de tous ses accords et ententes avec les gouvernements américain et israélien, et de toutes ses obligations basées sur ces ententes et ces accords, y compris celles relatives à la sécurité", a déclaré M. Abbas. Dans un discours prononcé après une rencontre avec la direction de l'Autorité palestinienne à Ramallah en Cisjordanie, le dirigeant a également prévenu que toute annexion israélienne en Cisjordanie mettrait fin à l'espoir de parvenir à une solution à deux Etats. M. Abbas a, à de multiples occasions, menacé de mettre fin à la coopération sécuritaire avec Israël, et déjà annoncé la rupture de "toutes les relations" avec Israël et les Etats-Unis dans le sillage de l'annonce du plan Trump sur le conflit israélo-palestinien. Il n'a donné aucun détail sur ce que cette déclaration aurait pour conséquences en pratique. Israël s'est doté dimanche d'un gouvernement d'union qui consacre un partage du pouvoir entre le Likoud (droite) de Benjamin Netanyahu et la formation centriste "Bleu Blanc" de l'ex-chef de l'armée Benny Gantz, et leurs alliés respectifs. En vertu de l'accord Netanyahu/Gantz, le gouvernement doit présenter à partir du 1er juillet sa stratégie pour traduire dans les faits le plan Trump, qui prévoit l'annexion à Israël de la vallée du Jourdain (30% de la Cisjordanie) et des plus de 130 colonies, ainsi que la création d'un Etat palestinien sur un territoire amputé. Le Premier ministre palestinien, Mohammed Shtayyeh, a prévenu d'un "été chaud" si Israël mettait en branle le projet d'annexion.