La décision de la Chine d'imposer à Hong Kong une loi sur la "sécurité nationale" est l'une des pires attaques menées contre l'autonomie du territoire, ont tonné hier des militants pro-démocratie déterminés à descendre à nouveau dans les rues pour manifester leur indignation. Cette proposition de loi sur la sécurité, qui vise à interdire "la trahison, la sécession, la sédition (et) la subversion", a été déposée, hier matin, à l'ouverture de la session annuelle de l'Assemblée nationale populaire (ANP), le Parlement chinois. "C'est la plus importante arme nucléaire jamais employée par le Parti communiste chinois pour détruire (...) Hong Kong", a souligné Jimmy Sham, responsable du Front civique des droits de l'Homme, à l'origine de la grande manifestation qui avait marqué, l'an dernier, le coup d'envoi de plusieurs mois de contestation. M. Sham a appelé les Hongkongais à défiler par millions dans les rues de l'ex-colonie britannique alors que d'autres militants ont appelé, via internet ou des applications, à des manifestations demain. Pour le militant Joshua Wong, figure du "Mouvement des parapluies" en 2014, le message envoyé par la Chine aux manifestants pro-démocratie ne laisse aucune place au doute. "Pékin essaie de faire taire par la force et la peur les voix des Hongkongais qui critiquent", a déclaré M. Wong sur Twitter.