Plusieurs figures du mouvement pro-démocratie hongkongais, dont Joshua Wong et un député, ont été arrêtées hier, un coup de filet dénoncé par des associations comme une tentative chinoise de museler l'opposition après l'interdiction d'une grande manifestation aujourd'hui. La région semi-autonome traverse depuis près de trois mois sa pire crise depuis sa rétrocession à la Chine en 1997, avec des manifestations et des actions quasi quotidiennes, qui ont parfois dégénéré. Un nouveau rassemblement massif est prévu aujourd'hui pour le cinquième anniversaire du refus par Pékin d'organiser des élections au suffrage universel dans la ville, décision qui fut le déclencheur du "Mouvement des parapluies" de 2014, marqué par 79 jours d'occupation du cœur financier et politique de Hong Kong. Mais après la confirmation de l'interdiction de ce rassemblement, les organisateurs ont retiré hier leur appel à manifester pour ne pas jeter d'huile sur le feu. D'autres initiatives, toutefois, se préparent. Deux des grandes figures du "Mouvement des parapluies", Joshua Wong et Agnes Chow, âgés de 22 ans et très populaires au sein de la contestation actuelle, ont été arrêtées hier à l'aube, notamment pour "incitation à participer à un rassemblement non autorisé". Tous deux ont été inculpés dans l'après-midi, et libérés sous caution. Quelques heures plus tôt, un autre militant, Andy Chan, fondateur du Parti national (HKNP), minuscule formation indépendantiste qui avait été interdite par les autorités en 2018, avait été arrêté à l'aéroport. Un quatrième manifestant pro-démocratie, Rick Hui, un membre du conseil du quartier populaire de Sha Tin, a également été arrêté hier, de même que l'ancienne leader étudiante Althea Suen. Et pour la première fois depuis le début en juin de la mobilisation, un député, Cheng Chung-tai, a aussi été arrêté, selon son parti Passion civique. Plus de 900 personnes ont été interpellées depuis le début de la contestation née du rejet d'un projet de loi qui devait autoriser les extraditions vers la Chine.