Les prix du pétrole étaient en baisse hier vendredi, les inquiétudes sur un niveau plus élevé de tensions entre la Chine et les Etats-Unis s'ajoutant aux doutes qui persistent sur le dynamisme de la demande d'or noir. Vers 14h30 GMT, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juillet valait 34,85 dollars à Londres, en baisse de 3,36% par rapport à la clôture de jeudi. À New York, le baril américain de WTI pour juillet perdait de son côté 3,54%, à 32,72 dollars à la même heure. "Le marché du pétrole n'est toujours pas tiré d'affaire", estime Eugen Weinberg, analyste, notamment parce que "la composante la plus importante de l'équation offre-demande, à savoir la demande, reste faible". La demande mondiale de pétrole "ne va pas revenir à son niveau d'avant la crise du jour au lendemain", a complété Naeem Aslam, un autre analyste. De plus, les tensions entre Pékin et Washington refont surface et menacent la vigueur d'une reprise économique mondiale, "que ce soit à cause de la pandémie ou des plans visant à imposer une nouvelle loi sur la sécurité à Hong Kong", a expliqué Han Tan, également, analyste. Une proposition de loi a été déposée, hier, pour permettre au gouvernement central d'appliquer une "loi de sécurité nationale" dans le territoire autonome à l'occasion de la session annuelle de l'Assemblée nationale populaire (ANP), le Parlement chinois. L'opposition hongkongaise a vivement réagi dès jeudi soir, ainsi que les Etats-Unis, qui ont mis en garde Pékin contre une loi "très déstabilisatrice". De plus, "la décision de la Chine de renoncer à un objectif de PIB pour l'année", une première dans l'histoire récente, "témoigne des incertitudes persistantes auxquelles les marchés doivent faire face", a ajouté l'analyste. Ces mauvaises nouvelles arrivent dans un contexte marqué par la reprise des cours, aidés par les espoirs de reprise au fur et à mesure que les pays déconfinent et relancent leurs économies. Malgré la baisse observée dans la matité et une partie de l'après-midi d'hier, les cours du pétrole restent toutefois sur une semaine positive : le WTI et le Brent se sont respectivement appréciés, en dépit de ce recul hier, de plus de 5% et de près de 10% sur la semaine. Jeudi, les deux barils de référence avaient même atteint leur plus haut depuis le mois de mars, où l'impact de la crise liée au coronavirus a commencé à peser sur les prix de l'or noir. Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juillet a fini, jeudi, à 36,06 dollars à Londres, en hausse de 0,9% ou 31 cents par rapport à la clôture de mercredi. À New York, le baril américain de WTI pour juillet a gagné 1,3% ou 43 cents, à 33,92 dollars. Visiblement, le regain des tensions entre les Etats-Unis et la Chine a pesé sur l'évolution des cours du brut, s'ajoutant aux doutes sur la reprise de la demande mondiale de brut après la chute des derniers mois. R. E.