Le président de l'Assemblée populaire nationale (APN), Slimane Chenine, s'est trouvé dans une position peu confortable à l'occasion du passage du projet de loi de finances complémentaire (PLFC) à l'Assemblée. Les députés, de tous bords, ont fustigé le président de l'Assemblée l'accusant d'être responsable du non respect des procédures lors de l'examen de ce projet de loi. Il lui est ainsi reproché la décision unilatérale de la programmation du débat autour de cette loi de finances complémentaire. Prévues entre le 31 mai et le 4 juin, les dates des séances ont été avancées et reprogrammées pour le 26 et 27 mai. Les députés reprochent au président d'avoir surpris tout le monde en procédant à cette reprogrammation sans aviser personne. Le ressentiment émane même d'un membre du bureau de l'Assemblée, Ali Merabet, qui a indiqué avoir été surpris par cette reprogrammation. Slimane Chenine est désavoué même au sein de sa famille politique. En effet, lors de son intervention mardi au nom du groupe parlementaire de l'union Nahda-Adala-Bina, le député Lakhdar Benkhellaf a dénoncé la programmation par le bureau de l'APN des séances de débat sur le PLFC, affirmant que les élus de l'Assemblée n'ont pas eu le temps nécessaire pour examiner ce texte. Les reproches des députés ne se limitent pas à cette seule question de programmation des dates du débat. Certains députés accusent ouvertement Slimane Chenine d'avoir court-circuité le travail de la commission des finances. Selon le député El-Houari Tigharsi (membre de la commission des finances), c'est le président Slimane Chenine, lui-même, qui a rédigé le rapport préliminaire de la commission. Des propos confirmés par d'autres députés rencontrés hier dans les couloirs de l'Assemblée. Les députés reprochent à leur président de céder aux pressions de l'Exécutif au détriment de la crédibilité de l'Assemblée. D'ailleurs, lors de son intervention devant les députés, le député Slimane Saâdaoui, a interpellé le président Chenine pour mettre fin à cette situation.