Le conflit qui oppose les citoyens à l'APC à cause d'un espace risque de dégénérer dans les tout prochains jours. Les plaignants, qui nous ont rendu visite à notre rédaction, continuent à soutenir et à défendre leur droit sur la parcelle de terrain qui fait face à leurs habitations, clamant haut et fort que cette dernière a été inscrite dans le plan de masse du lotissement comme espace vert non urbanisable. Pourtant, d'autres personnes ne cessent de revendiquer ce terrain qu'ils envisagent de lotir en mettant en avant des documents dûment établis par l'Agence de gestion des réserves foncières (Agrefa) de Zéralda. Les habitants du Rural 3 ne l'entendent pas de cette oreille. Dans une requête, datée du 2 mai dernier (voir Liberté du 20/05/2005), adressée au wali d'Alger, ils expliquent clairement qu'ils ont contribué largement au paiement des VRD. Pointant le doigt en direction de l'APC, ils accusent cette dernière de ne pas respecter les conditions dudit plan en attribuant l'espace vert à “des gens sans aucun droit”. Pour eux, le problème a commencé lorsque des élus promettaient des lots de terrain à l'occasion de chaque échéance électorale. Pour en savoir plus, un déplacement a été nécessaire à l'APC de Khraïcia où le maire, comme lors de sa première version aux citoyens plaignants, nous a déclaré n'avoir aucun lien avec cette affaire. “C'est l'Agrefa El Omrane qui est chargée de la question et c'est avec les responsables de cette dernière qu'il faut voir”, déclare-t-il. Il fera savoir par la même occasion que l'Agrefa, qui n'avait pas délivré d'actes aux nouveaux acquéreurs, a été contrainte de le faire suite au jugement rendu en faveur de ces derniers. À la question de savoir quel serait le devenir du projet d'élargissement de la route de Douéra, le P/APC répondra que “la largeur a été réduite de 36 m initialement à 20 m et même en dessous de cela. La raison de cette réduction est essentiellement liée à la présence d'une somptueuse construction se trouvant dans le prolongement de la fameuse parcelle, juste au niveau du carrefour”. Le P/APC n'en dira pas plus. Il laissera le soin au secrétaire général de lui rappeler que notre présence devrait impérativement être signalée au wali délégué. Comme tentative d'intimidation, le procédé est au ras des pâquerettes. C'est dire qu'une certaine “volonté” d'étouffer cette affaire est manifestement déclarée. Sinon comment expliquer qu'une entrave à un projet d'utilité publique soit aussi facilement admise et accepter de fait de détourner une route aussi importante pour une raison qui laisse planer bien des interrogations ? On chuchote que le silence complice des élus locaux aurait été acquis à coup de grosses factures. Pas étonnant, quand on sait que cette commune a connu une gestion loin d'être exemplaire. Du côté de l'Agrefa, le directeur, M. Saâdoun, confirme, en effet, avoir cédé la parcelle en question au profit des demandeurs se limitant à dire qu'il s'agissait “d'un acte purement commercial.” “L'Agrefa est une Epic. Aucune opposition ne s'étant déclarée à la vente du terrain, la transaction a été effectuée. Elle a été accordée par une commission composée d'élus et de responsables locaux ayant conclu que la parcelle était urbanisable”, fait-il savoir. Selon les plaignants, ils avaient un mois auparavant saisi le P/APC de l'affaire. “Contre toute attente, le maire, censé protéger les droits de ses administrés, s'est avéré le premier à nous donner un coup de poignard dans le dos en approuvant la vente du terrain, objet du conflit”, protestent-ils. En rendant le premier magistrat de la commune responsable de ce conflit qu'il pouvait facilement gérer, ils se disent prêts à aller jusqu'au bout de leur revendication. A. F.