Un plan à mettre en œuvre par le Premier ministère devra permettre une levée progressive du confinement dans le secteur du bâtiment et des travaux publics, avant de toucher d'autres secteurs d'activité. La récession économique et le ralentissement quasi général de l'activité commerciale impose désormais au gouvernement d'engager la mise en place d'un plan graduel de déconfinement afin de sauver les entreprises et les emplois, notamment dans les secteurs les plus impactés par la crise sanitaire. Lors de la réunion du Conseil des ministres tenue avant-hier, annonce ainsi un communiqué rendu public par la présidence de la République, il a été décidé "la levée progressive du confinement dans le secteur du bâtiment et des travaux publics suivant un plan étudié par le Premier ministère, en collaboration avec le ministère de la Santé et le comité scientifique". De même, précise le communiqué, il sera procédé en concertation avec les partenaires sociaux à "l'examen de la formule idoine pour la levée progressive du confinement pour certains métiers et activités commerciales à moindres risques de propagation du coronavirus, outre les activités ayant un impact direct sur la vie du citoyen après un long arrêt". Est prévue par ailleurs dans le même contexte, "l'examen des possibilités d'aide aux petits commerçants impactés, y compris leur éventuelle exonération partielle d'impôts". Ainsi, alors que la prorogation des mesures de confinement a pris effet samedi dernier pour une cinquième phase de quinze jours, l'asphyxie financière que commencent à subir des secteurs entiers de la sphère économique et commerciale nationale incite fortement à concevoir rapidement des mesures appropriées et progressives de levées de certaines restrictions liées à la prévention contre la propagation du coronavirus. Outre le secteur du bâtiment et des travaux publics, de nombreuses entreprises de diverses filières, mais aussi de nombreux commerces, ont vu leur activité, sinon se retrouver complètement à l'arrêt, du moins ralentir très fortement, au point de voir leur survie carrément menacée après près de deux mois et demi de confinement. Aussi bien dans les filières industrielles que dans le tourisme, l'hôtellerie et d'autres métiers et activités de services, de nombreuses entités se retrouvent confrontées à de graves contraintes de trésorerie et ont dû réduire considérablement leurs effectifs, tandis que d'autres sont sérieusement en proie à la faillite, en l'absence de commandes, mais aussi de mesures de soutien public efficaces. Si des évaluations rigoureuses et chiffrées ne sont pas encore disponibles pour rendre clairement compte des incidences lourdes de la crise sanitaire sur l'activité économique et commerciale, il n'en demeure pas moins évident que le contexte actuel de propagation de l'épidémie de Covid-19 risque de pousser de nombreuses entreprises à la banqueroute, avec comme conséquences immédiates la destruction de milliers d'emplois. Les acteurs économiques et les organisations patronales, faut-il d'ailleurs le rappeler, n'ont cessé ces dernières semaines d'alerter les pouvoirs publics sur la situation alarmante que connaissent actuellement la plupart des entreprises, des suites de la crise sanitaire et des mesures de confinement en vigueur depuis près d'un trimestre. C'est dire en définitive que si le contexte actuel venait à perdurer, la courbe du chômage, mais aussi l'érosion du pouvoir d'achat et la précarité, risqueraient de prendre des proportions pour le moins inquiétantes. Akli Rezouali