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Réflexion sur la relance et du partenariat
Contribution
Publié dans Liberté le 03 - 06 - 2020

Le contexte actuel de l'économie algérienne, avec notamment la chute drastique des rentrées de devises émanant des ventes des hydrocarbures et l'effet paralysant du virus Covid-19, ne doit pas être perçu comme un frein au développement des IDE (entrants + sortants) ainsi qu'à la formation de JVI en Algérie et à l'international dans tous les secteurs économiques. La relance des IDE et de la constitution de JVI en Algérie et à l'international requiert un cadre réglementaire simple et flexible pour toutes les parties concernées.
La chute brutale du prix des hydrocarbures, pétrole et gaz, couplée à l'effet de surprise et paralysant du coronavirus à l'échelle planétaire, ne doit pas constituer une entrave à la réflexion stratégique sur la période d'après-crise (post-crisis) en Algérie. Ainsi, la distinction entre entreprise publique et privée ne devrait plus avoir de raison d'être. Devant l'urgence de la situation actuelle mondiale, seules la capacité de générer de l'innovation, des cash-flows, la création d'emplois et la conquête de marchés extérieurs, via un processus d'internationalisation des start-up, PME et grandes entreprises, peuvent contribuer efficacement au rééquilibrage de la situation économique à moyen et long termes de l'Algérie.
Dans ce contexte, l'auteur propose une réflexion personnelle sur les conditions d'une relance dans le domaine des investissements directs étrangers (IDE) et des joint-ventures internationales (JVI) au diapason des expériences de pays émergents (Corée du Sud, Singapour, Malaisie, etc.) qui étaient dans les années 1980 à un niveau de développement économique plus ou moins comparable à celui de l'Algérie.
Face à un manque flagrant dans la disponibilité des informations dans ce domaine, nous avons eu recours à deux documents, à savoir le rapport annuel de la Cnuced, World Investment Report 2019 (voir tableau 1 ci-dessous) et le rapport annuel de la Banque d'Algérie 2017, ainsi que des données fournies par la Direction générale des Douanes algériennes.
À titre comparatif, les flux d'IDE entrants du Maroc pour l'année 2018 sont estimés à 3,640 milliards USD, c'est-à-dire plus du double que ceux de l'Algérie. Le stock des IDE entrants du Maroc pour la même année s'élèvent à 64,227 milliards d'USD contre 30,602 en Algérie.
Compte tenu des potentialités économiques énormes que recèle l'Algérie, telles que les ressources naturelles, énergétiques et humaines, et les compétences scientifiques et managériales, la mise en œuvre d'une stratégie bien réfléchie et implémentée s'impose. L'objectif étant non seulement de booster les flux d'IDE entrants en attirant les entreprises étrangères à investir dans les créneaux préalablement identifiés par les études sectorielles et de filières, mais aussi d'encourager et d'encadrer les start-up, les PME et les grandes entreprises algériennes à s'implanter sur les marchés internationaux, au moment où le monde connaît une crise économique sans précédent, facilitant ainsi les prises de participation, le rachat et l'acquisition d'entreprises ayant déclaré faillite ou étant en liquidation financière. En France, la Coface prévoit déjà 25% du nombre des entreprises qui déclareront faillite en 2020. Par ailleurs, le rachat par la Chine des actions d'entreprises high tech et autres américaines et européennes en difficulté dans le monde, suite au fléau du Covid-19, en est une excellente illustration.
La JVI dans le monde anglo-saxon (coentreprise ou entreprise conjointe en France) se présente comme une alternative fiable aux IDE dans la mesure où elle permet un partage de ressources, risques, la formation, un apprentissage organisationnel, un management interculturel, etc.
La montée en puissance et la popularité des joint-ventures des firmes internationales avec leurs contreparties dans les pays en développement a fortement caractérisé l'environnement du commerce international. La raison d'être principale d'une stratégie à long terme du partenariat international en Algérie est intimement liée à la question des objectifs de chacune des parties concernées par le partenariat. Ces objectifs, naturellement divergents, peuvent être présentés comme suit :
- l'entreprise locale : diversification ; transfert de technologie ; l'acquisition de brevets et de marques ; croissance sur le marché local et expansion sur les marchés internationaux ;
- le pays-hôte : la création d'emplois ; la substitution d'importations ; économies de devises ; minimiser le contrôle étranger ;
- la firme multinationale : la rentabilité ; la croissance ; la pénétration de nouveaux marchés ; les effets de synergie.
La motivation ou l'attrait principal de ce mode opératoire est qu'il permet un mécanisme de gestion des conflits et de coopération. Cela dit, le taux d'échec ou d'instabilité dans le montage et le management des joint-ventures internationales, selon une étude mondiale de l'Américain Bruce Kogut, peut évoluer dans la fourchette de 30 à 70%.
L'ampleur géographique et la diversité sectorielle des JVI à travers le monde ont été considérées comme l'un des sujets les plus importants dans les domaines de l'économie, du marketing et des affaires internationales. C'est ainsi que les JVI sont devenues un mode d'entrée sur les marchés internationaux de plus en plus utilisé par les sociétés transnationales et une voie privilégiée pour les partenaires des pays en développement. L'attrait principal des JVI réside dans les avantages qu'elles offrent aux entreprises multinationales et aux entreprises des pays en développement.
Pour les premières, une JVI peut représenter un moyen d'accéder aux marchés fermés, de faciliter l'entrée de petites entreprises sur les marchés mondiaux, d'anticiper la concurrence potentielle et d'allonger les cycles de vie des produits d'une entreprise.
Pour les secondes, une JVI peut faciliter le transfert de technologie et l'expertise managériale, fournir un accès aux marchés de capitaux et générer des activités locales axées sur l'exportation.
Sans une étude empirique rigoureuse, la contribution des JVI à la croissance et au développement économique de l'Algérie depuis les années 1970 reste un travail très complexe à réaliser tant par la disponibilité de l'information économique que par son accès difficile. Nos étudiants de master et de doctorat rencontrent d'énormes problèmes de collecte d'informations qualitatives et quantitatives.
Souvent, c'est un véritable parcours du combattant pour pouvoir rencontrer le responsable dans une entreprise et/ou un organisme public pourtant censé collecter et disséminer les informations économiques à nos chercheurs.
L'expression "Cela est confidentiel" est synonyme de véritable "black-out" sur l'information économique. Souvent, on demande à nos chercheurs de visiter le site de leur entreprise/organisme pour trouver des données obsolètes et souvent très superficielles.
Après beaucoup d'efforts et de contacts divers, il nous a été malheureusement impossible d'obtenir des données statistiques sur l'évolution et la répartition sectorielle des IDE et des JVI en Algérie durant les 10 à 15 dernières années. Comment voulez-vous développer dans ces conditions la recherche scientifique et la circulation de l'information économique et attirer les investisseurs potentiels dans notre pays ? Il n'est pas du tout normal qu'en 2020, le chercheur ou l'investisseur vienne quémander ces informations auprès d'organisations internationales alors que ces données sont disponibles localement.
Les quelques informations sur la formation de JVI en Algérie ont été compilées par l'auteur sur la base d'une recherche sur internet ponctuelle (desk research) et présentées comme suit :
25/11/2018 : LD Azouaou, entreprise privée algérienne majoritaire, et le constructeur indien Mahindra annoncent la création d'une joint-venture pour le montage de tracteurs dans la zone industrielle d'Oued Aïssi, Tizi Ouzou. Objectif : satisfaction du marché local + exportations en Afrique et en Europe.
13/02/2019 : le deuxième constructeur japonais d'automobiles, Nissan Motor Co., annonce la signature d'un contrat de joint-venture avec le Groupe Hasnaoui (partenaire majoritaire) pour la construction d'une usine de montage d'un montant de USD
160 millions. Création de 188 emplois. Objectif principal : satisfaire le marché local avec, à terme, comme objectif d'exporter une partie de la production.
CMA-Sampo @ Sidi Bel-Abbès. Créée en 2010, en partenariat avec Sampo Rosenlew Finlande, cette joint-venture a démarré la production de moissonneuses-batteuses Sampo à partir de mai 2011. 2,3 milliards
de dinars de chiffre d'affaires en 2019, l'entreprise conjointe vise les 4 milliards de dinars en 2020. Structure du capital : Sampo Finlande 38% ; les EPE CMA et PMAT, 35% et 27% respectivement. Réinvestissement des dividendes, estimés à 5 milliards d'euros, pendant une période initiale de 5 années. Avec un total de 320 employés, l'entreprise compte produire 1 000 moissonneuses-batteuses pour le compte du ministère de l'Agriculture. Objectif d'exportation à terme sur les marchés maghrébins et africains.
Pour ce qui est de l'Algérie, il convient de préciser que l'expérience des pays en développement ayant accédé au rang de pays émergents, la comparaison entre l'impact des JVI comparé à celui et des IDE sur les pays hôtes n'a jamais été clairement établie tant d'un point de vue théorique que pratique. Les avantages et les inconvénients de chaque mode opératoire dépendront en grande partie des évaluations qualitatives et quantitatives des principaux acteurs, à savoir les pouvoirs publics du pays hôte, l'entreprise locale et le partenaire et/ou investisseur étranger.
Dans l'élaboration d'une vision économique à moyen et long termes de l'Algérie, il serait souhaitable et certainement plus cohérent de considérer la relation JVI-IDE comme complémentaire compte tenu des spécificités sectorielles dans lesquelles évoluent les entreprises algériennes. Cela dit, quand un partenaire détient une part majoritaire dans le capital de la JVI, cette dernière peut être considérée par les organisations internationales comme un IDE. D'où la distinction entre JVI de type contractuelle et "equity JVI".
Face à la situation actuelle, crise sanitaire et ralentissement économique, nous pensons que les pouvoirs publics, en concertation avec toutes les forces innovatrices et créatrices de valeur du pays, doivent convenir et implémenter un plan d'urgence pour pouvoir relancer la machine économique, en général, et le domaine des IDE et des JVI, en particulier. Le scénario catastrophe et les visions pessimistes de certains experts, nationaux et internationaux, arguant qu'aucune entreprise étrangère ne voudra investir en Algérie et que les entreprises algériennes n'ont pas les moyens financiers et les compétences de pouvoir s'internationaliser, doivent tous, au contraire, nous encourager à relever le défi.
Il est reconnu pertinemment que c'est dans les périodes de crise et/ou de récession que les hommes d'affaires et autres entrepreneurs saisissent les meilleures opportunités d'affaires, cela étant une règle d'or testée partout dans le monde.
Les conditions de relance des IDE et JVI ne sont pas nouvelles, car elles ont fait l'objet de nombreuses publications, discussions et débats, notamment dans les cercles de réflexion comme Care, Nabni, Cnes et autres, et ce, depuis des années. Il est vrai aussi que les pouvoirs publics ont introduit depuis les années 1980 une série de dispositions juridiques et règlementaires (loi relative à la monnaie et au crédit, lois de finances, code de commerce, code des investissements, tarif douanier, réglementation des changes, etc.) dans le domaine des IDE et JVI qui n'ont pas eu l'effet escompté en raison de multiples problèmes rencontrés au niveau de l'application de ces diverses lois et dispositions réglementaires.
Les conditions de relance sont présentées ci-dessous avec une identification des contraintes principales et des préconisations d'actions suivant le format "guidelines". Il est important de signaler que cette liste de conditions (contraintes + actions préconisées) est loin d'être exhaustive, car elle émane d'une réflexion personnelle, et non institutionnelle et/ou collective, sur le sujet.
1 - Climat des affaires et bureaucratie
Contraintes :
mauvais classement "Doing Business Index" et autres ;
perception non attractive de la destination "Algérie" ;
bureaucratie paralysante ;
coûts de transactions considérables ;
absence de décentralisation du pouvoir de décision.
Actions :
digitalisation des administrations concernées (commerce/commerce extérieur, finances, banques & assurances, Douanes, etc.) ;
réactivation du "guichet unique" connecté, en temps réel, aux administrations + utilisateurs ;
décentralisation de la prise de décision à tous les niveaux ;
contrôle/monitoring efficace et souple ;
proactivité de la diplomatie économique et des entreprises concernées.
2 - Transparence et "accountability"
Contraintes :
absence et rétention de l'information économique ;
fragmentation, multiplicité et duplication des centres décisionnels ;
culture individuelle et organisationnelle de "non-partage" ;
forte centralisation ne permettant pas une responsabilisation claire et précise des acteurs ;
transparence équivaut à menace ;
manque de fluidité dans les processus de communication.
Actions :
priorité au développement des TIC : systèmes d'informations (SI), intelligence économique (IE) et études prospectives ;
re-engineering des organigrammes selon des normes internationales ;
protection de l'acte de gestion par des garde-fous réglementaires efficaces ;
publication sur Web site d'un rapport global d'activités annuel obligatoire ;
inspections régulières (tutelle + consultants + associations professionnelles).
3 - Cadre rEglementaire
Contraintes :
instabilité du cadre réglementaire ;
déphasage entre textes de lois et textes d'application ;
multiplicité des lois et règlements souvent contradictoires ;
absence de clarté et de flexibilité.
Actions :
harmonisation et simplification ou "Streamlining" des textes de loi régissant l'investissement et le partenariat en Algérie (code des investissements, code des douanes, lois de finances, règlements de la Banque d'Algérie) ;
renforcement des capacités de "smart monitoring" sur les dispositions légales et réglementaires figées ;
mise à niveau du cadre réglementaire avec les pratiques internationales.
4 - Vision stratégique intégrée sur 10-15 ans
Contraintes :
absence d'une vision globale et intégrée sur le moyen et long termes ;
fragmentation sectorielle/ministérielle des stratégies et plans d'actions sans coordination ;
cloisonnement secteur public – secteur privé.
Actions :
mobilisation de toute la société (pouvoirs publics, société civile, think tanks, institutions, communauté algérienne à l'étranger) pour dégager les grandes lignes d'une vision stratégique pour l'Algérie ;
Adhésion et responsabilisation ou "empowerment" le plus large possible du "plan stratégique" sur les 10-15 années prochaines ;
processus continu de suivi via un "smart monitoring".
5 - Système bancaire et financier
Contraintes :
archaïsme et opacité dans les mentalités et les pratiques bancaires ;
déconnection par rapport aux attentes des clients ;
revoir les notions de "time management" et rationalisation des coûts de transaction ;
aucune représentation bancaire à l'international.
Actions :
généralisation des techniques modernes de financement du commerce international ;
réformer en profondeur le système bancaire et financier ;
promouvoir les compétences et libération des énergies créatrices de valeur ;
mise à niveau des banques avec les institutions bancaires et financières à l'international ;
programme intensif de "formation des formateurs" notamment le "middle management" ;
encourager les mécanismes de "management buy-outs", c'est-à-dire permettre aux managers des banques de détenir des actions dans la structure du capital pour permettre une meilleure motivation ou "empowerment". Le contexte actuel de l'économie algérienne avec, notamment, la chute drastique des rentrées de devises émanant des ventes des hydrocarbures et l'effet paralysant du virus Covid-19 ne doivent pas être perçus comme un frein au développement des IDE (entrants + sortants) ainsi qu'à la formation de JVI en Algérie et à l'international dans tous les secteurs économiques. La relance des IDE et de la constitution de JVI en Algérie et à l'international requièrent un cadre réglementaire simple et flexible pour toutes les parties concernées.
Par ailleurs, l'idée de création d'un organisme de monitoring comme point focal qui puisse conseiller de façon efficace les entreprises désireuses de s'engager dans des IDE et dans les domaines de la négociation, du choix des partenaires, de gestion des affaires de la JVI, des stratégies d'internationalisation via la comparaison entre différents modes opératoires et de l'intelligence économique.
Le Singapore Economic Development Board (www.edb.gov.sg) en Asie du SE constitue une excellente source d'inspiration. Avec les principaux partenaires économiques et commerciaux de l'Algérie, il existe des programmes d'aide à la constitution et au lancement de JVI entre les entreprises locales et internationales. Ces mêmes programmes permettent de participer gratuitement à des séances de "business matching" avec des partenaires ayant des profils potentiellement intéressants. Le programme Asia Invest, par exemple, mis en place par la Commission européenne en Asie dans les années 1990, avait comme objectif principal la promotion des partenariats entre les PME euro-asiatiques.
Le dynamisme d'une économie se caractérise par l'importance des flux entrants et sortants d'IDE ainsi qu'une généralisation des opérations de partenariat en Algérie et à l'international. Le continent africain dispose d'un énorme réservoir de compétences humaines, de ressources naturelles et d'infrastructures diverses. D'une part, les entreprises algériennes désireuses de réaliser des IDE en Afrique doivent être encouragées en raison des effets bénéfiques, tels que les effets d'apprentissage, la découverte de nouveaux marchés, l'introduction progressive des marques algériennes, la notoriété, ainsi que les transferts de revenus en devises et les effets bénéfiques sur la balance des paiements en Algérie.
D'autre part, le mode organisationnel flexible et efficace de la JVI offre un double avantage : d'abord, l'entreprise algérienne a une opportunité formidable de s'implanter sur les marchés en partenariat avec les entreprises africaines ; ensuite, la JVI facilite la création de co-entreprises en Algérie et, particulièrement, dans les secteurs économiques ayant besoin de l'expertise et des compétences des entreprises africaines. Enfin, la combinaison d'une vision stratégique claire sur l'horizon 2030-2035 d'un climat des affaires attractif ainsi qu'une réglementation simple et flexible est à nos yeux la condition sine qua non du décollage économique et de la visibilité internationale de l'entreprise algérienne.

Par : Ali HAMMOUTENE (*)

(*) Ph.D. (Umist, Manchester)
Professeur, Ecole des hautes études commerciales
[email protected]


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