Du rôle du président de la République au partage des pouvoirs en passant par la création du poste de vice-président, les grandes nouveautés de la copie remise au débat vont être maintenues. Après plus d'un mois d'un débat qui n'a pas vraiment eu lieu, le projet de révision de la Constitution va être remis au chef de l'Etat dans sa version finale. Les débats vont être déclarés clos dès le 15 juin prochain. L'équipe du professeur Laraba commencera ensuite l'élaboration de la copie finale qui sera soumise aux débats parlementaires avant une adoption définitive par voie référendaire probablement au début de l'automne. Dans la perspective d'une clôture des débats, les services de la Présidence s'activent pour tenter d'expliquer ce que sera la mouture finale de la révision constitutionnelle. Le professeur Mohamed Laraba, président de l'équipe d'experts constitutionnels chargés de rédiger l'avant-projet de l'amendement constitutionnel, ainsi que Mohamed Laâgab, le conseiller du président de la République chargé du sujet, se déploient dans les médias pour tenter d'expliquer la démarche des autorités. À coups de sorties médiatiques, les deux responsables tentent d'occuper le terrain laissé quasiment désert, pour diverses raisons, par des hommes et femmes politiques. Et sans aller dans les détails, les deux hommes convergent vers une même conclusion : ils défendent évidemment la proposition des autorités. Tout porte à croire donc que la mouture actuelle va être maintenue quasiment dans son intégralité. Du rôle du président de la République au partage des pouvoirs en passant par la création du poste de vice-président, les grandes nouveautés de la copie remise au débat vont être maintenues. Pendant cette période d'un mois et demi, qui coïncide avec le confinement dicté par l'urgence sanitaire, les débats n'ont pas vraiment eu lieu. Les chaînes de télévision privées ont quasiment évacué le sujet, tandis que sur les plateaux des médias gouvernementaux, les rares émissions consacrées au dossier n'ont pas attiré grand-monde. Des contributions ont été publiées dans des journaux et sur certains sites électroniques. Mais cela n'a pas eu l'emballement que le sujet a suscité sur les réseaux sociaux. Si la plupart des partis politiques inscrits dans la logique d'une Assemblée constituante n'ont pas voulu participer au débat, estimant que cela ne les concernait pas, les rares formations politiques qui ont voulu apporter des contributions au débat ont centré leurs remarques sur deux sujets : la séparation des pouvoirs et la création du poste de vice-président. Il y a quasiment un refus consensuel d'admettre la création d'un vice-président qui pourrait éventuellement terminer le mandat du chef de l'Etat en cas de vacance du pouvoir. Tous les intervenants estiment en effet qu'un vice-président "désigné" par le président de la République n'a pas suffisamment de légitimité à présider le pays après le décès ou la démission du président de la République. Mais les deux proches du chef de l'Etat défendent l'idée que le "vice-président tient sa légitimité d'un référendum" qui validera la révision constitutionnelle. En plus des médias, la présidence de la République a mis en place un collège de fonctionnaires chargés de recueillir les remarques et suggestions des internautes et des personnalités nationales. C'est à la lumière des conclusions de ce groupe que le chef de l'Etat procédera aux arbitrages. Il s'agit notamment de définir définitivement la nature du régime et surtout de préciser les prérogatives du chef du gouvernement. Il est par contre clair que les sujets liés à l'identité ne seront pas touchés. Avant le référendum, la copie du projet de la révision constitutionnelle va être débattue par les parlementaires qui seront réunis en congrès.