Pour le ministre de l'Agriculture et du Développement rural, le produit agricole algérien est “le moins cher du bassin méditerranéen et de meilleure qualité”. Le ministre de l'Agriculture et du Développement rural nous a affirmé, ce jeudi, que son secteur demeure “très serein et à l'aise” après l'entrée en vigueur, il y a une dizaine de jours, de l'accord d'association entre l'Algérie et l'Union européenne. Saïd Barkat, que nous avons rencontré à la fin des travaux de la réunion des cadres de son département pour l'est du pays qui s'est tenue mercredi et jeudi à Jijel, a totalement exclu toutes répercussions négatives de cet accord sur son secteur, se permettant même de lancer un défi aux producteurs des pays européens. “Nous sommes très à l'aise après l'entrée en vigueur de l'accord d'association. Nous pouvons même dire aux Européens : chiche, ramenez vos produits agricoles !”. Le ministre explique, en effet, que les producteurs nationaux n'ont rien à craindre parce que le prix de vente du produit agricole européen est très élevé et, par conséquent, il ne risque pas de concurrencer le produit algérien qui est “le moins cher du bassin méditerranéen et d'une meilleure qualité”. “L'Algérie est une serre naturelle. Il y a un pas qualitatif qui a été fait et maintenant on pense à exporter nos produits parce qu'ils n'ont rien à envier à ceux qui viennent d'ailleurs. Ce qui nous manque, ce sont des gens qui savent conditionner et commercialiser”, estime-t-il. Le secteur de l'agriculture, après plusieurs années de disette, a renoué avec la croissance ces dernières années, grâce notamment aux mesures d'incitation et d'aide ramenées par le Plan national de développement agricole et rural (PNDAR). La production de fruits et légumes a, en effet, atteint des niveaux tellement appréciables que cela s'est répercuté positivement sur la disponibilité des produits et les prix pratiqués. Il existe même actuellement un excédent qu'il s'agit de savoir mettre sur le marché international, à travers les unités de conditionnement de fruits et légumes dont certaines ont déjà commencé à activer, à l'image de ce que fait la Sarl La Djidjélienne de Bazoul, qui a pris ses quartiers près du port de Djendjen. Cette unité qui conditionne et exporte notamment des légumes (piments, poivrons, tomates, haricots…) vers la France, emploie une trentaine d'ouvriers permanents et une cinquantaine de saisonniers. C'est assurément un exemple à suivre dans cette région, qui commence à renouer avec sa vocation première qui est l'agriculture et qui enregistre ces dernières années des excédents de production, au point de devenir un centre d'approvisionnement pour plusieurs régions du pays en fruits et légumes. La rencontre régionale des cadres de l'agriculture a permis, par ailleurs, de faire le point sur les actions engagées dans le cadre des différents volets du PNDA. Le secrétaire général du ministère de l'Agriculture et du Développement rural, Abdeslam Chelghoum, avait notamment insisté, mercredi lors de l'ouverture des travaux de la réunion, sur les actions à mener pour assainir les opérations et établir un bilan du PNDA. “Ça prendra autant de temps qu'il faudra, il est impératif de terminer l'opération. Les directeurs des services agricoles doivent avoir l'information et nous la communiquer. Nous avons suffisamment de compétence pour faire ce toilettage”, a-t-il souligné. Par ailleurs, et selon les chiffres rendus publics par les services du ministère de l'Agriculture lors de cette rencontre, le PNDA a permis, depuis son lancement en 2000, de créer environ 900 000 postes d'emploi et d'étendre la surface agricole utile de plus de 470 000 ha. À noter aussi que près de 330 000 exploitations agricoles ont bénéficié des mesures, soutiens et aides contenus dans le programme de relance du secteur. Les plantations fruitières ont également connu une expansion formidable grâce à ces mêmes mesures puisque l'on enregistre, depuis le début de l'année en cours, la plantation de 64 000 arbres de différents types (rustiques, agrumes, rosacées, oliviers, vignobles et palmiers dattiers). Le chiffre vient s'ajouter aux 900 000 plantations réalisées au 31 décembre 2004. H. S.