Le bilan financier en question sera présenté dans une quinzaine de jours à l'assemble générale des actionnaires qui décidera des suites à donner au rapport accablant du commissaire aux comptes. Dans notre édition d'hier, nous avions révélé que le commissaire aux comptes du MC Alger a refusé de certifier les comptes du bilan financier de l'exercice 2019. L'expert financier en question, qui s'est réuni avec la direction actuelle du Mouloudia pendant quatre heures, a décelé des irrégularités dans la gestion durant cette année marquée par le passage de trois présidents, à savoir Ghrib, Sakhri et Kaci-Saïd. Il a établi à ce titre un rapport accablant. Sur quoi portent exactement ces irrégularités ? Selon une source proche du dossier, le commissaire aux comptes a mis en exergue l'absence de certaines pièces comptables et administratives (dépenses et dettes injustifiées), la surévaluation de certaines factures (équipementiers et hôtels) et même la surestimation des salaires de certains joueurs qui ne correspondent pas à leur valeur marchande. Du coup, le commissaire aux comptes a accordé six mois à la direction actuelle pour rectifier ces anomalies et préfère parler pour le moment d'erreurs de gestion. Cependant, le bilan en question sera présenté dans une quinzaine de jours à l'assemble générale des actionnaires qui pourra décider des suites à donner au rapport du commissaire aux comptes. Les actionnaires de la SSPA le Doyen, notamment l'actionnaire majoritaire Sonatrach, pourront décider ou non de transmettre le dossier au procureur de la République, car ces anomalies peuvent être assimilées en fait à des actes de malversations. C'est une éventualité à ne pas écarter, d'autant plus que Sonatrach a pour habitude d'élaborer chaque fin de saison un audit minutieux sur la gestion du MCA. Ce n'est pas la première fois que les bilans financiers annuels du MCA comportent des irrégularités, ceux de 2016, 2017, 2018 ont été également marqués par des "étrangetés", mais Sonatrach avait toujours préféré fermer les yeux, souvent contre l'avis même de ce même commissaire aux comptes qui a émis des réserves encore une fois sur le bilan financier de 2019. Il y a lieu donc de s'interroger sur le silence de Sonatrach durant toutes ces années, alors que les réserves du commissaire aux comptes ont été exprimées par écrit. Les documents sont encore disponibles dans l'administration du MCA. Le recours à la justice, par l'actuel PDG de Sonatrach dans cette affaire, va inévitablement aboutir à d'autres enquêtes concernant la gestion du MCA depuis au moins l'avènement du professionnalisme. Par ailleurs, le commissaire aux comptes a été également interrogé par l'actuelle direction durant la réunion sur l'affaire Merouani. Le 15 janvier 2019, le défenseur Mohamed Merouani signe au MCA en provenance de l'ASO pour une indemnité de transfert évaluée à plus d'un milliard six cents millions de centimes. Présenté comme étant le manager de Merouani, Nassim Saadaoui, actuellement placé sous mandat de dépôt par le juge d'instruction de Sidi M'hamed dans l'affaire de l'enregistrement sonore, empoche une prime de 100 millions de centimes. Or, auditionné par la direction du MCA, Merouani affirme qu'il ne connaît absolument pas le manager Nassim Saadaoui, alors que ce dernier figure bel et bien dans son contrat. En matière de droit, cela s'appelle faux et usage de faux, falsification de document officiel, puisqu'une copie du contrat a été remise aux instances du football dans le dossier de qualification du joueur Merouani au MCA, et dilapidation de biens sociaux. Le contrat atteste que Merouani était assisté dans les discussions par Nassim Saadaoui, ce que le joueur réfute. SAMIR LAMARI