Les révélations de la presse sur le transfert du joueur M'hamed Merouani de l'ASO au MCA en hiver 2019 a fait réagir la direction de Sonatrach. Elle a ordonné mercredi l'ouverture d'une enquête et, dans ce cadre-là, Merouani a été entendu par la direction du MCA , à laquelle il a réitéré le fait qu'il ne connaît absolument pas le manager Nassim Saâdaoui, alors que ce dernier figure bel et bien dans son contrat (Liberté en détient une copie) comme étant un intermédiaire mandaté dans la transaction qui a coûté au Mouloudia la bagatelle de plus d'un milliard six millions de centimes. En matière de droit, cela s'appelle faux et usage de faux, falsification de document officiel puisqu'une copie du contrat a été remise aux instances du football dans le dossier de qualification du joueur Merouani au MCA et dilapidation de biens sociaux. En effet, le contrat atteste que Merouani était assisté dans les discussions par Nassim Saâdaoui, ce que le joueur réfute. Du coup, l'on déduit que le nom du manager a été ajouté dans le contrat sans que le joueur soit au courant ou qu'il se rende compte avant d'apposer sa signature. Une telle entorse à la loi ne peut se faire sans le consentement de la direction du MCA de l'époque, incarnée par son ancien directeur sportif Kamel Kaci-Saïd. Saâdaoui affirme, à ce propos, que c'est lui qui l'a placé au MCA sans qu'il le sache. "J'ai négocié directement avec les deux parties concernées, le MCA et l'ASO, sachant que Merouani était encore lié au club chélifien. C'est moi qui ai joué les intermédiaires, donc il est normal que je sois payé" (100 millions, ndlr), se défend-il. Or, il fallait au moins avertir Merouani de cet état de fait pour avoir son consentement, ce qui n'a jamais été fait visiblement par les deux directions de l'ASO et du MCA. C'est un abus de confiance puni par la loi et un abus d'autorité. Pis encore, selon la FAF, le manager Saâdoui a reçu son agrément d'activité comme manager en décembre 2019. Or, le contrat de Merouani date de janvier 2019, soit 11 mois avant. Au moment des faits, Saâdaoui n'était pas encore recensé dans la liste des intermédiaires de la FAF. C'est là une usurpation caractérisée de fonction, également punie par la loi sur le sport d'un emprisonnement de six mois à une année de prison. Reste à savoir maintenant si la direction du MCA et, par ricochet, Sonatrach iront jusqu'à déposer une plainte dans cette affaire à la justice ? S. L.