Le gouvernement d'union nationale (GNA) a saisi officiellement le Conseil de sécurité de l'ONU, dimanche soir, pour se pencher sur la question des charniers découverts récemment dans la ville de l'Ouest libyen Tarhouna. Le ministre des Affaires étrangères Mohamed Seyyale a demandé, dimanche soir, une enquête onusienne pour traduire devant la CPI les responsables de ces "crimes abominables, commis par les milices de Khalifa Haftar". "Le Conseil de sécurité de l'ONU doit faire preuve cette fois de détermination concernant les violations perpétrées par les milices de Haftar à Tarhouna, qui constituent des crimes contre l'humanité", a écrit le ministre libyen, tout en soulignant qu'en évitant de faire suite aux multiples appels lancés pour qu'il passe à l'action concernant les attaques des milices de Haftar à Tripoli, le Conseil de sécurité s'est rendu "complice" des crimes commis à Tarhouna. "Nous demandons au Conseil de sécurité d'assumer pleinement ses responsabilités conformément à la Charte des Nations unies", a fait savoir Mohammed Seyyale en réclamant à l'ONU de "renvoyer la question de ces tombes à la Cour pénale internationale pour traduire les criminels en justice et veiller à ce qu'ils ne restent pas impunis". Dans sa lettre, le ministre libyen n'a pas manqué en outre de s'interroger sur le "silence de l'ONU sur ces crimes contre l'humanité" perpétrés par l'autoproclamée Armée nationale libyenne, dirigée par Khalifa Haftar. Mohammed Seyyale a précisé qu'au moins "11 charniers ont été découverts jusqu'à présent à Tarhouna", une ville reprise des mains de Haftar par le GNA, le 5 juin. Il a indiqué en outre que "certaines personnes y avaient été enterrées vivantes et que parmi celles-ci se trouvaient des femmes et enfants". En début de semaine, la Mission d'appui des Nations unies en Libye (Manul) a dit "relever avec horreur les informations sur au moins huit charniers découverts ces derniers jours, la plupart à Tarhouna", à 65 km au sud-est de Tripoli. Depuis plus d'un mois, le GNA qui mène une offensive d'envergure contre l'armée illégale de Haftar a réussi à libérer la ville de Tarhouna, le 5 juin. Avec le soutien de la Turquie, il a également repris la main sur la ville de Béni Walid (180 km au sud-est de la capitale) et les autres villes du littoral occidental ainsi que la base aérienne d'al-Wattiya et les localités d'al-Jabal al-Gharbi. K. Benamar